Le Journal de Montreal

Barrette soutient Legault pour les médecins

Les omnipratic­iens devraient avoir plus de patients

- GENEVIÈVE LAJOIE Bureau parlementa­ire

L’ex-ministre libéral de la Santé, Gaétan Barrette ne s’en cache pas : il souhaite que François Legault réussisse à forcer les médecins de famille à prendre en charge plus de patients.

Cette semaine, le premier ministre a monté le ton face aux omnipratic­iens. Il a menacé de légiférer pour les obliger à travailler plus, alors que plus de 800 000 citoyens n’ont toujours pas de médecin de famille. On est bien loin de l’engagement de la CAQ de fournir un docteur à tous les Québécois.

« J’espère qu’il va aller jusqu’au bout parce qu’il n’y a pas un médecin qui va quitter, il n’y aura pas d’exode, il y a (seulement) quelques docteurs qui vont se lamenter parce qu’ils vont perdre une certaine qualité de vie », lance le député de La Pinière, en entrevue.

ABANDONNÉE PAR LES LIBÉRAUX

Lorsqu’il était le grand manitou de la Santé du gouverneme­nt Couillard, Gaétan Barrette a fait adopter la loi 20, qui prévoit des pénalités financière­s pouvant aller jusqu’à 30 % de la rémunérati­on si un médecin ne prend pas un minimum de patients. Ces sanctions n’ont jamais été appliquées.

Que François Legault utilise cet outil ou un autre, l’important c’est la finalité, aux yeux du Dr Barrette. « Que quelqu’un d’autre termine ma réforme, je n’ai pas de problème. Legault prend un chemin pour aller à la même destinatio­n que moi, j’espère qu’il va réussir », insiste-t-il.

Selon le radiologis­te, la responsabi­lité d’un médecin est si importante qu’un contrat social « implicite » vient avec ce boulot. Les Québécois sont en droit de s’attendre « à des services en temps et en quantité requis » de la part des toubibs.

Gaétan Barrette met toutefois en garde le PM contre l’instaurati­on d’un nouveau mode de rémunérati­on des omnipratic­iens.

La CAQ s’est engagée en campagne électorale à y inclure une part de « capitation », c’est-à-dire un revenu calculé en fonction du nombre de patients pris en charge, plutôt que seulement à l’acte, comme c’est le cas présenteme­nt.

« Je suis inquiet. Aucun (mode) n’est parfait et chacun a ses travers. On vise la capitation, mais partout la capitation pure a mené à une diminution drastique des services. L’état doit imposer des livrables (résultats mesurables), pas des objectifs, avec des conséquenc­es en cas de non-réalisatio­n. Or, la FMOQ refusera toute notion de livrables », plaide-t-il.

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