Langues et COVID-19 au menu de la rentrée
Les députés étaient de retour, hier, au Parlement d’Ottawa
Déposée en juin avant la fin des travaux puis balayée sous le tapis avec le déclenchement des élections, la réforme de la Loi sur les langues officielles reviendra au Parlement d’ici le mois de février, promettent les libéraux.
L’adoption de cette réforme est une « priorité » pour le gouvernement Trudeau, a assuré Catherine Mounier-Desrochers, attachée de la ministre des Langues officielles, Ginette Petitpas Taylor, alors que s’ouvrait, hier, la session parlementaire à Ottawa.
À ce titre, le projet de loi d’abord élaboré par la ministre Mélanie Joly fera partie des engagements à réaliser dans les 100 jours suivant l’assermentation du cabinet, qui a eu lieu le 26 octobre dernier, assure-t-on. Cela lui laisse jusqu’au 3 février pour aller de l’avant.
Mme Petitpas Taylor a déjà rencontré la plupart des organisations qui s’intéressent de près à la réforme, et même si quelques ajustements pouvaient être apportés, l’essentiel resterait le même.
La réforme comme proposée en juin incluait la reconnaissance du français en tant que langue officielle du Québec, la reconnaissance du droit de travailler en français au sein de la fonction publique fédérale, des pouvoirs accrus au Commissaire aux Langues officielles et la nomination de juges bilingues à la Cour suprême.
UN AGENDA CHARGÉ
La réforme devra toutefois se faufiler dans un agenda déjà très touffu, comme l’a présentée lors d’un point de presse lundi le leader parlementaire du Parti libéral, Mark Holland.
Ce dernier a étayé les quatre objectifs législatifs du gouvernement avant le congé des Fêtes : la mise en place de nouvelles aides transitoires liées à la pandémie de COVID-19, la protection des travailleurs de la santé contre les manifestants, l’instauration d’un congé de maladie payé de 10 jours et l’interdiction des thérapies de conversion.
Le Bloc Québécois aimerait que le projet de loi force les entreprises à charte fédérale à se plier à la loi 101 plutôt qu’à la loi fédérale, comme le prévoit la réforme.
« Ce qu’on attend d’Ottawa, c’est qu’il protège adéquatement les communautés francophones et acadiennes et cesse d’entraver la volonté de Québec d’appliquer la Charte de la langue française aux entreprises sous juridiction fédérale », a déclaré le porte-parole bloquiste en matière de langues, Mario Beaulieu.