L’heure de la retraite a sonné pour Jennifer Abel
La Québécoise a décidé d’accrocher son maillot à 30 ans
AGENCE QMI | La Québécoise Jennifer Abel effectuera un nouveau plongeon, vers d’autres défis, elle qui confirmera officiellement sa retraite aujourd’hui.
L’athlète de 30 ans a ainsi accroché son maillot après une carrière ponctuée de deux podiums en quatre Jeux olympiques.
Elle a fait cette annonce dans un texte intitulé Lettre à la petite fille métisse qui voulait plonger, rédigé par elle-même, à son intention.
« Avant toi, il y avait peu de filles métisses en plongeon. Peut-être parce qu’elles se sont fait dire comme toi que les filles noires, c’est en athlétisme ou en basketball qu’on les retrouve, et non à la piscine. Mais toi, ton rêve, c’était de plonger. Tu es bien tombée parce que ta mère t’a toujours dit que tu pouvais faire ce que tu voulais dans la vie. Et tu n’as pas écouté les esprits fermés », a écrit celle qui avait déjà confirmé que les Jeux de Tokyo, l’été passé, étaient ses derniers.
Abel, qui a accepté la demande en mariage du boxeur David Lemieux à son retour du Japon, n’effectuera pas un dernier tour de piste pour faire ses adieux.
LE BRONZE À LONDRES
C’est en 2006, une dizaine d’années après avoir fait ses premiers pas dans cette discipline, que la Québécoise s’est illustrée pour la première fois sur la scène internationale, remportant le bronze aux Championnats du monde juniors de la FINA.
Cette médaille – et ses performances suivantes – lui a permis de représenter le Canada une première fois aux Olympiques, à Pékin en 2008, où elle prend le 13e rang.
Sa première médaille sur la plus grande scène lui est octroyée quatre ans plus tard, à Londres, où elle remporte le bronze au 3 m synchronisé, avec sa partenaire à l’époque, Émilie Heymans.
L’histoire est toutefois bien différente, et plus triste, à Rio, en 2016. Abel a pris la quatrième place, tout juste au pied du podium, autant en solo qu’en synchronisé, avec Pamela Ware. La défaite a été d’autant plus crève-coeur en synchronisé, car les deux Canadiennes ont terminé à un petit point du podium.
« Ce sont tes deux quatrièmes places aux Jeux de Rio en 2016 qui te donneront l’envie de tout arrêter. Tu vas te demander qui est
Jennifer si elle ne gagne pas de médaille ? Ça va te prendre du temps avant de retomber en amour avec ton sport. Mais ce sera un point tournant dans ta vie. C’est dans l’adversité que tu apprendras à mieux te connaître… et à t’aimer davantage. Pas aimer l’athlète ; juste apprécier la jeune femme. »
RÉDEMPTION
Abel a eu son moment de rédemption, à Tokyo en 2021, à ses derniers Jeux. Dans ce qu’elle qualifie comme étant la plus dure épreuve de sa carrière, elle a empoché l’argent avec Mélissa Citrini-Beaulieu.
« Ton dernier cycle olympique sera le plus difficile de ta carrière. Surtout les deux années qui auront précédé les Jeux de Tokyo. La pandémie a été éprouvante, physiquement et mentalement. Tu te demanderas pourquoi tu te lèves, pourquoi tu t’entraînes et pourquoi tu te pousses à aller jusqu’au bout.
« La réponse viendra lors de l’épreuve en synchro, lorsque tu remporteras la médaille d’argent avec ta partenaire Mélissa. Cette médaille sera non seulement un baume sur deux années difficiles, elle viendra clore en beauté ta carrière internationale. »
Abel est l’athlète canadienne la plus décorée des Championnats du monde aquatiques, en plus d’avoir amassé 68 médailles
aux Séries mondiales.