Unfiancéé ploré veut des changements
Sa conjointe est morte sur une route jugée dangereuse
Le ministère des Transports doit agir pour sécuriser la route 169 entre Saint-Prime et Roberval, implore le fiancé d’une femme de 27 ans qui y a péri dans un violent accident, mercredi matin.
« On avait comme projet de s’acheter une maison, on rêvait de se marier, mais tout ça est tombé à l’eau… La seule chose qui m’accroche à la vie, c’est ma fille », souffle Michael Allard, un trémolo dans la voix.
Mercredi matin, une violente collision impliquant trois véhicules sur la route 169 entre Saint-Prime et Roberval, au LacSaint-Jean, a coûté la vie à sa fiancée, Jessika Larouche-Gilbert.
La défunte conductrice n’était qu’à quelques mètres de son lieu de travail quand sa voiture a été emboutie par-derrière, la forçant à percuter de plein fouet une camionnette qui venait en sens inverse.
« Le plus dur, c’est de l’expliquer à notre fille de 3 ans [Alyssia], se désole M. Allard. Je n’ai pas encore eu le courage de le lui dire quand elle cherchait sa mère ce matin. Je lui ai juste dit qu’elle était partie pour un long voyage. »
Ce tronçon de route de quelques kilomètres où Mme Larouche-Gilbert a perdu la vie a été le théâtre d’au moins une dizaine d’accidents mortels depuis deux décennies.
En 2011, le coroner Carol Gagné avait stipulé dans un rapport qu’il n’avait jamais vu de « tronçon de route aussi morbide et à risque d’accident » que celui-ci, communément appelé la côte du Cran.
Le Dr Gagné avait alors fait plusieurs recommandations pour sécuriser l’endroit, tout comme d’autres coroners avant et après lui. Il ne souhaitait ni plus ni moins qu’une reconfiguration complète de ce secteur.
PEU DE SÉCURISATION
Mais peu de changements ont été apportés depuis. Les plus notables sont une amélioration de l’éclairage et l’ajout d’une double voie de dépassement à un endroit.
« Nous allons effectuer des vérifications avec le ministère pour voir si des actions peuvent être posées à court terme et nous allons évidemment prendre connaissance des recommandations du coroner », a fait savoir le cabinet du ministre des Transports, François Bonnardel, hier après-midi.
Mais Michael Allard en a assez des belles paroles. « Ils disent ça chaque fois et il ne se passe rien. On voit ce que ça a donné », peste le père de famille.
D’après lui, tout le monde connaît la dangerosité de cette route dans la région, Mme Larouche-Gilbert n’aimait d’ailleurs pas y circuler. « Il faudrait que ça change », dit-il.
Les porte-parole du MTQ n’ont pas répondu à notre demande d’entrevue.