Le Journal de Montreal

Le ravisseur n’avait pas masqué son numéro

Les policiers ont pu se mettre rapidement sur les traces du fils de Cora kidnappé

- ERIKA AUBIN

Le ravisseur à la voix menaçante, qui a appelé deux fois sur le cellulaire de la fondatrice de la chaîne Cora pour lui demander une rançon de 11 M$ le soir où son fils a été enlevé, n’a pas cru bon de masquer son numéro de téléphone.

C’est ce qu’a expliqué au jury Jean-François Hébert, policier à la Sûreté du Québec, qui s’est rendu chez Cora Mussely Tsouflidou afin qu’elle entre en contact avec les enquêteurs la nuit où Nicholas Tsouflidis a été enlevé.

« Tout de suite, on a pris en note le numéro de téléphone et j’ai appelé l’enquêteur pour lui donner », a dit M. Hébert en racontant l’appel.

Ainsi, le ravisseur n’avait pas encore passé son deuxième coup de fil à Mme Tsouflidou, pendant lequel il lui a ordonné de ne pas contacter les policiers, que les autorités étaient déjà sur sa trace.

Rappelons qu’un ex-franchisé, Paul Zaidan, subit son procès en lien avec cet enlèvement survenu le 8 mars 2017. Une adresse courriel qui figurait sur la lettre de rançon retrouvée chez Nicholas Tsouflidis a permis de remonter jusqu’à l’accusé, selon la théorie de la Couronne.

CORA VIVEMENT QUESTIONNÉ­E

Plus tôt dans la journée hier, Cora Tsouflidou a été vivement questionné­e, en contre-interrogat­oire, sur un montant de 50 000 $ qu’elle aurait versé à son fils aîné Theoharis Tsouflidis environ une semaine avant le kidnapping.

Le ton est devenu acrimonieu­x entre les deux à un point tel que le juge François Dadour de la Cour supérieure est intervenu à plusieurs reprises pour rétablir le calme dans la salle de cour.

Maintes fois, la femme d’affaires de 74 ans a répondu ne pas s’en souvenir. D’autant plus qu’elle avait un différend avec son fils aîné, car il avait des problèmes de consommati­on de drogue et qu’il quémandait souvent de l’argent.

Pour lui rafraîchir la mémoire, Me Christophe­r Lerhe-Mediati a exhibé deux rapports, datant de mars et mai 2017, rédigés par des enquêteurs à qui elle a mentionné avoir fait ce virement.

COUP MONTÉ

La défense semble s’intéresser particuliè­rement à ce montant, car lors de son témoignage, M. Tsouflidis a rapporté que ses ravisseurs lui ont mentionné qu’ils auraient été payés 50 000 $ pour l’enlever.

« Vous avez tout fait pour que votre frère Theoharis soit le suspect, n’est-ce pas ? », avait suggéré à la victime de l’enlèvement, Me Hovsep Dadaghalia­n, qui représente l’accusé.

Selon la défense, le kidnapping du président des restaurant­s Cora est un coup monté servant à tasser son frère aîné, qui voulait un emploi au sein de l’entreprise familiale.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE ?? Cora Mussely Tsouflidou et son fils Nicholas Tsouflidis, au palais de justice de Laval lundi, dans le cadre du procès d’un ex-franchisé, Paul Zaidan (en mortaise), accusé d’avoir joué un rôle dans l’enlèvement du président de la chaine de restaurant.
PHOTO D’ARCHIVES, MARTIN ALARIE Cora Mussely Tsouflidou et son fils Nicholas Tsouflidis, au palais de justice de Laval lundi, dans le cadre du procès d’un ex-franchisé, Paul Zaidan (en mortaise), accusé d’avoir joué un rôle dans l’enlèvement du président de la chaine de restaurant.

Newspapers in French

Newspapers from Canada