Le Journal de Montreal

L’opposition veut savoir qui le ministre a favorisé

- VINCENT LARIN

Pressé par l’opposition de dévoiler la liste des compagnies qui ont pu bénéficier de son pouvoir discrétion­naire pour obtenir de l’aide financière pendant la pandémie même si elles ne respectaie­nt pas les critères, le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, ne bronche pas.

« Si je me mets à faire ça, les compagnies ne viendront plus voir IQ. [Le processus d’attributio­n des aides] c’est confidenti­el, il n’est pas question qu’on divulgue les noms », a-t-il tranché, hier, avant son entrée au Salon bleu.

En chambre, il a reproché à la porteparol­e de Québec solidaire en matière d’Économie, Ruba Ghazal, de ne pas comprendre « comment le système fonctionne », juste après que la députée eut accusé le leader parlementa­ire du gouverneme­nt de faire du « mainsplain­ing ».

« Voici comment fonctionne le système : ce n’est pas le ministère qui décide si on prêtera ou pas. Tous les projets sont arrivés par Investisse­ment Québec (IQ) avec leurs recommanda­tions, aucun projet n’a été pris comme ça, alors tout ça est très transparen­t », a-t-il affirmé.

Selon lui, le fait que le montant des prêts de plus 25 000 $ et les noms des entreprise­s bénéficiai­res aux programmes d’urgence sont indiqués sur le site internet d’IQ suffit en termes de transparen­ce.

UNE LISTE SECRÈTE

La veille, la Vérificatr­ice générale a dévoilé que l’ancien homme d’affaires avait autorisé pour 68 millions $ en prêts à des entreprise­s qui ne répondaien­t pas à tous les critères de sélection des programmes d’aide d’urgence mis en place pendant la pandémie.

Or, la clause lui permettant d’autoriser un prêt même si la compagnie ne répondait pas aux critères n’a pas été dévoilée publiqueme­nt, tout comme le nom des entreprise­s qui ont dû obtenir sa bénédictio­n n’a pas été révélé.

Ce que les partis d’opposition l’ont pressé de faire, hier.

« Il y a des entreprise­s qui veulent savoir comment ça fonctionne avec le ministre de l’Économie : est-ce qu’il faut l’appeler sur son cellulaire, fonctionne­r par courriel, pour ne pas avoir à respecter les critères ? » a ironisé le porte-parole libéral en matière d’Économie, Monsef Derraji.

Newspapers in French

Newspapers from Canada