Geneviève Sabourin encore rattrapée par son passé
Elle subit un procès pour une entrave au travail d’un constable spécial en 2019
L’ex-comédienne Geneviève Sabourin, connue pour avoir harcelé l’acteur américain Alec Baldwin, doit à nouveau répondre de ses actes devant la justice, cette fois pour entrave au travail d’un constable spécial.
Les incidents qui lui ont valu cette accusation sont survenus il y a deux ans lorsqu’on a dû la sortir de force d’une salle de cour du palais de justice de Longueuil.
Se représentant seule, Mme Sabourin a multiplié hier, en vain, des interventions pour éviter son procès.
Selon elle, les procédures judiciaires lui ont causé des dettes de 100 000 $, l’empêchant de se trouver un travail et un logement adéquat.
Elle dit aussi encore vivre de la discrimination en lien avec « l’affaire Alec Baldwin », en référence à sa condamnation de 2013 aux États-Unis pour avoir harcelé l’acteur.
Si elle a de nouveau des ennuis, c’est qu’elle aurait causé toute une scène dans une salle de cour en juillet 2019. Elle était alors présente pour un dossier civil concernant sa mère malade.
La situation avait dégénéré, au point où la juge Florence Lucas avait alors dû la faire expulser. Devant le refus de Mme Sabourin, des constables spéciaux ont dû la sortir de force.
Lors de l’intervention, elle aurait alors menacé l’un d’eux de lui « crisser [son] crayon dans la face », a témoigné hier
l’agent Ian-Alexis Beaulieu.
TRAUMATISÉE
Mais l’accusée est convaincue qu’elle est la victime dans cette histoire. Elle allègue avoir eu l’épaule déchirée et plusieurs marques au bras.
Hier, elle a exigé à plusieurs reprises qu’aucun constable spécial ne soit dans
la salle d’audience en sa présence, disant souffrir d’un choc post-traumatique depuis qu’elle a purgé six mois de prison aux États-Unis pour avoir traqué Alec Baldwin.
« Est-ce possible de ne pas m’imposer la présence de constables armés, qui portent des gilets pare-balles ? », a-t-elle demandé.
En plein témoignage de l’agent Beaulieu, Geneviève Sabourin l’a interrompu, afin de signifier son malaise d’être à côté de son « abuseur ».
FORCE « MINIME »
« Je dois agir comme avocat de la défense, mais je suis victime. J’affronte la personne qui a déchiré mon épaule, je trouve ça un abus contre mes droits », a-telle lancé, avant que le juge Pierre Bélisle ne la ramène calmement à l’ordre, comme il a dû le faire tout au long de la journée.
Lors du contre-interrogatoire du constable, Mme Sabourin a comparé ses blessures au meurtre de George Floyd, tué par un policier aux États-Unis.
« On m’entend crier [sur l’enregistrement] “Tu me fais mal Beaulieu, tu me fais mal”. Pourquoi ne pas arrêter, sachant qu’il pourrait y avoir des blessures potentielles ? Il y a un policier condamné à la prison à vie pour un homme qui a dit : “Je ne peux plus respirer” », a-t-elle relaté.
Le constable Beaulieu a affirmé à plusieurs reprises avoir utilisé la force « la plus minime ».
Le procès se poursuit aujourd’hui.