L’appui pour le convoi en hausse
Près du tiers de la population est désormais d’accord avec le message du convoi des camionneurs, un appui qui serait d’ailleurs en augmentation constante, selon le sondeur Jean-Marc Léger.
S’il est possible de voir qu’une majorité (62 %) est opposée à ce qui est véhiculé par le « convoi de la liberté », le sondeur souligne qu’il faut d’abord s’attarder au groupe qui est en faveur du message (32 %).
« Le taux d’appui est quand même assez élevé. On pense que c’est un mouvement marginal de gens non vaccinés mais en réalité, il y a le tiers de la population qui dit être en faveur de ce convoi. C’est énorme », analyse M. Léger.
Selon lui, il faut comprendre qu’une partie de la population s’oppose de plus en plus aux restrictions sanitaires. Le groupe de mécontents pourrait donc devenir majoritaire dans un avenir proche.
À LA HAUSSE
« Ce n’est pas à dédaigner. Il y a une grogne qui augmente. C’est globalement pareil partout au pays, sauf en Alberta où c’est un peu plus élevé », précise le sondeur.
De plus, près de 44 % des répondants vaccinés contre la COVID-19 disent qu’ils comprennent les frustrations exprimées par les personnes qui participent à la manifestation à Ottawa.
« Ce mouvement de gronde s’amplifie de semaine en semaine. Il y a une frustration des gens après deux ans. Surtout que l’effet de la pandémie s’estompe. La peur du virus s’estompe. »
Parallèlement, on constate que 65 % des répondants se disent d’accord avec l’idée que le convoi est notamment le fait « d'une petite minorité de Canadiens qui ne pensent égoïstement qu'à eux-mêmes et non aux milliers de Canadiens qui souffrent de chirurgies retardées et de traitements reportés à cause de la pandémie en cours. »
DES CRAINTES
Environ 52 % des répondants jugent également que le convoi à Ottawa est effrayant, car la situation leur rappelle la « prise d'assaut » de l'édifice du Capitole de Washington, le 6 janvier 2021. Cette proportion est d’ailleurs un peu plus élevée en Ontario, notamment en milieu urbain, où plus de gens ont eu peur des débordements.
Aux États-Unis, l’insurrection au Capitole a fait cinq morts ; quelque 250 personnes ont été filmées en train d’agresser des policiers ; plus de 700 personnes ont été accusées de crimes fédéraux en lien avec l’attaque.