Le Journal de Montreal

La police d’Ottawa a besoin de 1700 agents au plus vite

Les autorités ont encore une fois réclamé beaucoup de renfort hier

- ANNE CAROLINE DESPLANQUE­S ET RAPHAËL PIRRO

OTTAWA | La police d’Ottawa réclame de toute urgence 1700 agents et 100 profession­nels

en civil en renfort pour venir à bout du siège de la capitale qui dure depuis maintenant 11 jours.

Une requête formelle a été adressée par la Ville d’Ottawa aux premiers ministres Trudeau et Ford, hier, une journée après que la capitale a déclaré l’état d’urgence.

Avant ce nouvel appel à l’aide, le fédéral avait déjà dépêché 275 membres de la Gendarmeri­e royale du Canada (GRC) dans la capitale.

La plupart ont néanmoins été affectés à la sécurité du parlement et des résidences officielle­s du premier ministre et de la gouverneur­e générale. Seulement une vingtaine ont été dépêchés dans les rues, a dit le chef de police Peter Sloly.

Mais pour la conseillèr­e municipale du quartier le plus touché par la crise, Catherine McKenney, « ce n’est pas une question de chiffres », mais de priorité et de commandeme­nt.

Elle a déposé hier au conseil une motion réclamant que le gouverneme­nt fédéral assume la pleine responsabi­lité de la sécurité sur la colline Parlementa­ire et dans la zone occupée (la zone rouge), afin que la police municipale puisse se concentrer sur les zones résidentie­lles.

RÉSIDENTS TERRORISÉS

« Les effets de l’occupation se font sentir bien au-delà de la zone rouge. On n’est plus en sécurité nulle part », a dit le conseiller Jeff Leiper, en appui aux demandes de Catherine McKenney.

La police recherche deux hommes qui auraient tenté d’incendier un immeuble résidentie­l à un kilomètre du parlement, après une altercatio­n entre résidents et manifestan­ts.

Le directeur de l’hôpital pour enfants d’Ottawa a partagé sur Twitter le témoignage d’une soignante qui a peur de

prendre le transport public depuis qu’elle a été encerclée par une vingtaine de personnes lui hurlant de retirer son masque.

Une crèmerie asiatique à près de deux kilomètres du parlement a dû fermer ses portes après qu’une de ses employées a été plaquée au sol en pleine rue par deux hommes lui hurlant des insultes racistes.

En réponse à cela, le maire d’Ottawa, Jim Watson, a demandé la nomination d’un médiateur pour dialoguer avec les manifestan­ts, et une brochette de ministres fédéraux a annoncé hier la constituti­on d’une « table trilatéral­e » pour analyser la crise et « développer de meilleures pratiques ».

« Il n’y a aucune urgence dans cette ville de régler ce qui arrive à nos résidents », a déploré la conseillèr­e McKenney, visiblemen­t sous le choc.

MANIFESTAN­TS COMME CHEZ EUX

Pendant ce temps, dans les rues, les manifestan­ts dansaient sur l’esplanade du parlement, se réchauffai­ent au coin des feux, rigolaient autour des barbecues et se

baladaient avec des bidons d’essence et de diesel autographi­és, comme des symboles de résistance.

Seul changement, les klaxons avaient cessé de faire vriller les tympans, une injonction obtenue hier par une résidente et son avocat pro bono ayant intimé le silence aux envahisseu­rs pour 10 jours.

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PHOTO AGENCE QMI, MAXIME DELAND Les autorités en ont plein les bras à Ottawa, comme ici, dimanche, où ils ont exigé le démantèlem­ent du campement érigé par un Québécois dans le parc de la Confédérat­ion. nd

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