Le Journal de Montreal

Retour à la case départ après plus de deux mois de procès

L’accusé devra repasser par les mêmes procédures pour une seconde fois

- ROXANE TRUDEL Le Journal de Montréal

Trois jours seulement après l’avortement du procès, le ministère public a indiqué hier être déjà prêt à relancer les procédures contre l’ex-franchisé accusé de l’enlèvement du président de la chaîne de restaurant­s Cora.

« La poursuite va continuer dans le dossier. La position est prise, alors on serait prêts à fixer les nouvelles dates », a confirmé hier Karine Dalphond, procureure de la Couronne, au palais de justice de Laval.

Malgré deux mois de procès et près d’une quarantain­e de témoins, c’est un retour à la case départ pour Paul Zaidan, 52 ans, qui devra à nouveau faire face à la justice, le jury n’ayant pas réussi à rendre une décision unanime la première fois.

Il est toujours accusé d’avoir joué un rôle dans l’enlèvement et la séquestrat­ion du président de la chaîne de restaurant­s Cora, Nicholas Tsouflidis, ainsi que d’avoir tenté d’extorquer sa mère, Cora Tsouflidou, dans une demande de rançon de 11 M$.

En défense, on ne semblait pas aussi pressé d’amorcer un second procès.

« Ça fait 72 heures que le procès a été avorté [...] On ne sait pas encore si la poursuite changera de stratégie, s’il y aura de nouveaux témoins », a indiqué Me Hovsep Dadaghalia­n, en demandant un peu plus de temps pour déterminer la date du nouveau procès.

RECOMMENCE­R À ZÉRO

Il faudra faire complèteme­nt fi des derniers mois et tout recommence­r depuis le début, de la sélection du jury à la présentati­on de la preuve, a expliqué la juge retraitée Nicole Gibeault.

« On recommence à zéro, comme s’il n’y en avait jamais eu, a-t-elle souligné. On va demander aux nouveaux jurés de faire abstractio­n de ce qu’ils pourraient avoir entendu. »

Les parties pourraient bien user de la même stratégie, en rappelant les 36 témoins à la barre, poursuit l’ancienne magistrate. Et aucune loi n’oblige ce nouveau procès à se solder différemme­nt.

COÛTS IMPORTANTS

« Tout est possible. J’ai déjà vu un procès être avorté jusqu’à trois fois. [...] Il n’y a pas de règle écrite. Mais à un moment donné, ça va être de l’acharnemen­t, et on pourrait soulever l’arrêt Jordan [qui limite la durée des procédures judiciaire­s] », poursuit la juge.

Néanmoins, l’avortement d’un procès n’est jamais souhaitabl­e, car il entraîne des coûts importants.

Juste en indemnités pour les jurés, le premier procès a coûté plus de 60 000 $, selon nos calculs. Et cela exclut les frais de déplacemen­t, la nourriture ainsi que l’hébergemen­t des délibérati­ons.

À cela s’ajoutent évidemment les salaires des constables spéciaux, qui accompagne­nt les jurés en tout temps, les indemnités des témoins, le salaire du juge, de l’interprète, de la greffière, etc.

C’est le juge François Dadour, qui a suivi l’ensemble des procédures, qui devrait reprendre les rênes, selon ce qu’a mentionné la juge Éliane B. Perreault hier.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? L’ex-franchisé de la chaîne de restaurant­s Cora Paul Zaidan, 52 ans, est accusé d’avoir joué un rôle dans l’enlèvement et la séquestrat­ion de Nicholas Tsouflidis.
PHOTO D’ARCHIVES L’ex-franchisé de la chaîne de restaurant­s Cora Paul Zaidan, 52 ans, est accusé d’avoir joué un rôle dans l’enlèvement et la séquestrat­ion de Nicholas Tsouflidis.

Newspapers in French

Newspapers from Canada