Restons fiers et cessons de faire outrage au drapeau du Québec
Ces derniers jours, certains manifestants ont cru bon de faire outrage au
drapeau du Québec et au drapeau des Patriotes.
En effet, on a pu voir le drapeau du Québec flottant tête en bas, un signe universel de détresse militaire censé également nous dire que nos institutions démocratiques seraient passées aux mains de l’ennemi… Mais à quel ennemi fait-on référence au juste ?
Manifester est un droit fondamental. Cela est sain et conduit au débat public. À certains, comme Rambo Gauthier, les Farfadaas, la Meute ou autres, une tribune publique est accordée et cela devrait venir avec l’exigence de
la rigueur.
UN SYMBOLE
Le drapeau du Québec n’est pas une affiche de spectacle ou une simple décoration. C’est le symbole ultime de la fierté de notre nation, de notre présence, de notre force, de notre histoire et de notre devenir. Il n’existe pas de plus grand témoignage de fierté pour notre peuple que de pouvoir arborer notre fleurdelisé. Il est un puissant symbole d’appartenance qui va au-delà des bannières partisanes.
Même s’il est bien de brandir toujours plus de drapeaux du Québec dans des manifestations, l’usage que certains font du fleurdelisé est incohérent, dégradant et profanatoire.
C’est incohérent parce que le fleurdelisé symbolise le peuple du Québec. En le mettant à l’envers, c’est comme si nous disions au peuple derrière ce symbole qu’il est l’ennemi du peuple dans la rue, ce qui revient pour le porteur à s’envoyer promener lui-même !
C’est dégradant parce que ces fleurdelisés brandis à l’envers nous salissent et trahissent ce grand symbole unificateur et porteur d’espoir qu’est notre drapeau, reconnu sur la scène internationale.
C’est profanatoire parce que cela viole notre emblème national, empoisonne notre fierté, méprise le respect dû à notre peuple, insulte sa présence et sa force dans l’Histoire.
Il en va de même avec l’usage du drapeau des Patriotes utilisé comme une simple décoration. C’est choquant quand on connaît le sort réservé à nos ancêtres, les Patriotes, eux qui revendiquaient nos droits collectifs, la souveraineté de l’Assemblée, la responsabilité ministérielle et les limitations du pouvoir du gouverneur.
Par quel procédé au juste le drapeau du Québec et le drapeau des Patriotes, sources de fierté, sont-ils devenus des vecteurs de mépris envers nousmêmes ?
Est-ce là un écho de la polarisation de la population face aux mesures sanitaires exigées par le gouvernement ?
Ou est-ce plutôt un écho de l’irrespect de certaines de nos institutions publiques et d’édifices gouvernementaux où pullulent des drapeaux du Québec lacérés, démâtés lorsqu’ils ne sont pas en violation du protocole ou tout simplement absents ?
À quel moment, dans notre histoire, avonsnous cessé d’être fiers ? Et quand avons-nous commencé à nous mépriser ?
Le gouvernement doit se doter d’un vrai programme de fierté, financé convenablement, permettant de marquer partout sur le si beau territoire qui est le nôtre notre immense fierté par une généreuse distribution de drapeaux.
RESPECT DE LA LOI
Il y a une Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec et un Règlement sur le drapeau. Cependant, les mesures coercitives sont absentes. Le gouvernement se doit d’être exemplaire.
nd Pourquoi ne pas faire comme la France où l’outrage au drapeau est réprimé sans que cela porte atteinte à la liberté d’expression.
Que ce soit face à cette pandémie ou face aux événements qui ont jalonné notre histoire, nous faisons face aux vents mauvais, debout et unis, comme un seul peuple. Nous pouvons toujours débattre, nous pouvons toujours manifester, mais nous ne devrions jamais céder au mépris de nous-mêmes au point d’outrager nos emblèmes nationaux.
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