La vraie COVID longue
Les manifestations des derniers jours à Québec et à Ottawa ne sont qu’un exemple de ces divergences d’opinions qu’on ressent quotidiennement dans les magasins, les entreprises et les familles depuis deux ans.
Il est désormais impossible de parler de COVID, de vaccin ou de mesures sanitaires de manière mesurée, pragmatique et posée. Quelle que soit notre position, notre perception, il se trouvera quelqu’un pour avoir un point de vue diamétralement opposé au nôtre.
EFFRITEMENT DES LIENS
Nous en sommes rendus au point où ceux qui travaillent de la maison se réjouissent de leur isolement, ne serait-ce que pour éviter de vivre le stress d’une situation où un collègue s’aventure à discuter du bien-fondé du port du masque entre deux réunions.
Combien de contacts avez-vous supprimés de votre cercle virtuel depuis mars 2020 ? La cinquième vague, avec ses nouvelles restrictions, est venue rouvrir les plaies à peine refermées laissées par les vagues précédentes.
Ces derniers jours, on a vu un nombre grandissant de gens qui partageaient sur les réseaux sociaux leur fierté d’être allés faire leurs courses sans masque. Le plus troublant, c’est la quantité de félicitations que ces gens reçoivent. Comme si la caissière qui travaille au salaire minimum depuis le début de la pandémie avait besoin d’être la cible de revendications qui visent peutêtre ses patrons, mais surtout le gouvernement.
Pourquoi ainsi s’en prendre aux plus petits d’entre nous ? Pourquoi pourrir la vie des commerçants d’Ottawa, des restaurateurs de Québec ou des familles qui attendaient Bonhomme avec impatience ?
Y a-t-il une limite aux montagnes russes émotionnelles que peut traverser une population ? Combien de malaises, d’engueulades ou simplement de silences chargés pourrons-nous réparer avant de retrouver un semblant de vie normale ? Plus personne ne sait comment résoudre ces conflits qui effritent le climat social de jour en jour.
C’est elle, la vraie COVID longue, cette dégradation profonde et peut-être irréversible des liens sociaux qui nous rendaient si forts auparavant.