Le Journal de Montreal

La Caisse maintient son soutien à un partenaire malgré des enquêtes

La Securities and Exchange Commission s’interroge sur les rendements promis

- FRANCIS HALIN

« CELSIUS DÉMONTRE UNE FORTE VOLONTÉ DE TRAVAILLER DE MANIÈRE CONSTRUCTI­VE AVEC LES RÉGULATEUR­S POUR ASSURER UNE RÉGLEMENTA­TION DE L’INDUSTRIE »

– Kate Monfette, porte-parole de la Caisse de dépôt et placement

La firme de cryptomonn­aie Celsius Network, dans laquelle la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a investi 750 millions de dollars, avec ses partenaire­s, est dans la mire du chien de garde financier américain.

Fin janvier, Bloomberg a révélé que la Securities and Exchange Commission (SEC) examine les activités de Celsius Network, Voyager Digital Ltd. et Gemini Trust Co dans le cadre d’une enquête sur ces plateforme­s, qui offrent des taux d’intérêt allant parfois jusqu’à 18 %.

Questionné­e sur ce sujet hier par Le Journal, la Caisse de dépôt et placement a une fois de plus défendu son investisse­ment dans la firme, qui était déjà sous l’oeil de régulateur­s américains dans plusieurs États.

« Celsius démontre une forte volonté de travailler de manière constructi­ve avec les régulateur­s pour assurer une réglementa­tion de l’industrie », a souligné sa porte-parole Kate Monfette.

« Chaque investisse­ment à la CDPQ fait l’objet d’une analyse rigoureuse », a-t-elle assuré, sans pouvoir en dire davantage.

MONTANT INCONNU

En octobre dernier, le bas de laine des Québécois avait fait valoir que Celsius avait mis en place une série de mesures pour éviter le blanchimen­t d’argent.

« Pour pallier le risque d’activités criminelle­s, Celsius a mis en place des protocoles de vérificati­on d’identité suivant des standards reconnus comme le KYC (connaissan­ce du client) et AML (anti-blanchimen­t) », avait-on précisé.

Celsius n’a pas répondu à nos demandes d’entrevues hier.

Rappelons que l’automne dernier, la Caisse a investi 400 millions de dollars,

avec le fonds WestCap, dans Celsius, et qu’après, des partenaire­s se sont ajoutés pour faire passer l’investisse­ment à plus de 750 millions de dollars.

Or, malgré les demandes répétées du Journal, la Caisse a toujours refusé de dire combien elle avait mis à elle seule au total dans Celsius.

L’AMF SILENCIEUS­E

Au mois de novembre dernier, Celsius a suspendu son chef de la direction financière, qui avait été arrêté en raison d’allégation­s de fraude en Israël.

Quelques semaines après, son PDG, Alex Mashinsky, a indiqué que sa firme avait été victime d’un vol, mais que ses utilisateu­rs n’avaient rien perdu.

« Hier, l’Autorité des marchés financiers n’a pas pu “confirmer” ou “infirmer” qu’une enquête est en cours chez nous.

« Celsius est une entreprise inscrite aux États-Unis », s’est limité à dire son porte-parole Sylvain Théberge.

Jointe par Le Journal, la SEC a elle aussi déclaré qu’elle ne commentait pas « l’existence » ou « la non-existence » d’une enquête.

À la mi-octobre, l’AMF s’était dite interpellé­e par des éléments soulevés par des régulateur­s américains sur Celsius, après des questions du

 ?? PHOTO TIRÉE DE TWITTER DE CELSIUS NETWORK ?? Le grand patron de Celsius Network, Alex Mashinsky, un Américain né en Ukraine et qui a grandi en Israël. Les façons de faire de Celcius Network sont sous la loupe de plusieurs régulateur­s américains, dont le chien de garde financier fédéral, la SEC.
PHOTO TIRÉE DE TWITTER DE CELSIUS NETWORK Le grand patron de Celsius Network, Alex Mashinsky, un Américain né en Ukraine et qui a grandi en Israël. Les façons de faire de Celcius Network sont sous la loupe de plusieurs régulateur­s américains, dont le chien de garde financier fédéral, la SEC.

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