La Caisse maintient son soutien à un partenaire malgré des enquêtes
La Securities and Exchange Commission s’interroge sur les rendements promis
« CELSIUS DÉMONTRE UNE FORTE VOLONTÉ DE TRAVAILLER DE MANIÈRE CONSTRUCTIVE AVEC LES RÉGULATEURS POUR ASSURER UNE RÉGLEMENTATION DE L’INDUSTRIE »
– Kate Monfette, porte-parole de la Caisse de dépôt et placement
La firme de cryptomonnaie Celsius Network, dans laquelle la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a investi 750 millions de dollars, avec ses partenaires, est dans la mire du chien de garde financier américain.
Fin janvier, Bloomberg a révélé que la Securities and Exchange Commission (SEC) examine les activités de Celsius Network, Voyager Digital Ltd. et Gemini Trust Co dans le cadre d’une enquête sur ces plateformes, qui offrent des taux d’intérêt allant parfois jusqu’à 18 %.
Questionnée sur ce sujet hier par Le Journal, la Caisse de dépôt et placement a une fois de plus défendu son investissement dans la firme, qui était déjà sous l’oeil de régulateurs américains dans plusieurs États.
« Celsius démontre une forte volonté de travailler de manière constructive avec les régulateurs pour assurer une réglementation de l’industrie », a souligné sa porte-parole Kate Monfette.
« Chaque investissement à la CDPQ fait l’objet d’une analyse rigoureuse », a-t-elle assuré, sans pouvoir en dire davantage.
MONTANT INCONNU
En octobre dernier, le bas de laine des Québécois avait fait valoir que Celsius avait mis en place une série de mesures pour éviter le blanchiment d’argent.
« Pour pallier le risque d’activités criminelles, Celsius a mis en place des protocoles de vérification d’identité suivant des standards reconnus comme le KYC (connaissance du client) et AML (anti-blanchiment) », avait-on précisé.
Celsius n’a pas répondu à nos demandes d’entrevues hier.
Rappelons que l’automne dernier, la Caisse a investi 400 millions de dollars,
avec le fonds WestCap, dans Celsius, et qu’après, des partenaires se sont ajoutés pour faire passer l’investissement à plus de 750 millions de dollars.
Or, malgré les demandes répétées du Journal, la Caisse a toujours refusé de dire combien elle avait mis à elle seule au total dans Celsius.
L’AMF SILENCIEUSE
Au mois de novembre dernier, Celsius a suspendu son chef de la direction financière, qui avait été arrêté en raison d’allégations de fraude en Israël.
Quelques semaines après, son PDG, Alex Mashinsky, a indiqué que sa firme avait été victime d’un vol, mais que ses utilisateurs n’avaient rien perdu.
« Hier, l’Autorité des marchés financiers n’a pas pu “confirmer” ou “infirmer” qu’une enquête est en cours chez nous.
« Celsius est une entreprise inscrite aux États-Unis », s’est limité à dire son porte-parole Sylvain Théberge.
Jointe par Le Journal, la SEC a elle aussi déclaré qu’elle ne commentait pas « l’existence » ou « la non-existence » d’une enquête.
À la mi-octobre, l’AMF s’était dite interpellée par des éléments soulevés par des régulateurs américains sur Celsius, après des questions du