La Laurentienne poursuit son exode hors du Québec
Poursuivant la tendance amorcée lors des dernières années, un nouveau membre de la haute direction de la Banque Laurentienne va travailler de Toronto, mais l’institution plaide que son siège social sera toujours à Montréal.
Hier, la Laurentienne a nommé Bindu Cudjoe comme cheffe des services juridiques au sein de sa haute direction. Cette nomination fait en sorte qu’il y aura dorénavant trois dirigeants qui vont travailler du siège social au Québec sur un total de 10.
« Cette nomination est un nouveau rôle, aucun poste n’a été transféré à l’extérieur du Québec », a souligné le porte-parole Merick Séguin dans une déclaration écrite envoyée au Journal.
Malgré la diminution de l’importance du siège social montréalais, la banque se défend de déménager en douce son siège social en Ontario, plus près des places financières.
« Les racines de la Banque Laurentienne ont toujours été et resteront toujours à Montréal », poursuit M. Séguin.
Cette nouvelle nomination survient au moment où Le Journal rapportait que tout près de 40 % des membres de la haute direction des grandes entreprises d’ici travaillent maintenant à l’extérieur du Québec, une situation qui est dénoncée par le Parti Québécois.
L’INACTION DE LA CAQ DÉNONCÉE
« Ça n’a pas de maudit bon sens ! On est en train de retourner aux années 1950 où les affaires à Montréal se passent en anglais, ça s’étudie en anglais et ça se décide à Toronto », a souligné le chef du PQ Paul St-Pierre Plamondon, en entrevue avec Le Journal.
Pour lui, le gouvernement de la CAQ n’a aucune stratégie pour empêcher que le Québec devienne « une économie de succursales ».
« Sous les libéraux, on a vu l’exode des sièges sociaux vers Toronto ou vers des paradis fiscaux, sans réaction. Sous la CAQ, on se rend compte qu’il ne se passe pas grand-chose et nos sièges sociaux deviennent des adresses postales de façade pour l’image », dit-il.
Le gouvernement du Québec n’a pas réagi au dossier du Journal.