Le Journal de Montreal

Quoi faire quand ta fille de 16 ans te cache des choses ?

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’étais séparée du père de ma fille depuis trois ans quand j’ai rencontré mon conjoint actuel qui est père de deux enfants, un garçon de 6 ans et une fille de 15, qu’il a en garde partagée. On est chanceux car les trois s’entendent bien, particuliè­rement les filles.

La relation entre ma fille et moi avait toujours été facile et ouverte. C’est une enfant d’un naturel docile qui a toujours bien réussi en classe. Elle me racontait tout ce qui se passait à l’école ainsi que dans son cercle d’amies. Mais depuis un an environ, son attitude a changé. Après avoir pris un certain temps pour s’apprivoise­r, nos deux ados sont devenues les meilleures amies du monde, et ma fille qui me disait tout, a peu à peu pris ses distances avec moi.

Je ne vous cacherai pas que ça me frustre un peu. Non pas que ça me déplaise que ces deux jeunes aient un bon contact entre elles, mais je trouve difficile de voir ma fille s’éloigner de moi en me privant des confidence­s qu’elle me réservait il n’y a pas si longtemps. C’est mon bébé, et je tiens à ce qu’elle le reste le plus

longtemps possible.

Je me sens comme une confidente qui a perdu sa place. Quand je lui dis que son attitude me donne l’impression qu’elle n’a plus confiance en moi, elle nie catégoriqu­ement. Mais moi, je sais que c’est faux puisque, lors des semaines de visite de ma belle-fille, s’il m’arrive de les surprendre en train de se faire des confidence­s, elles cessent net de parler.

J’ai tellement fait d’efforts pour que ma fille soit bien dans sa peau, qu’elle soit ouverte au monde et s’intéresse à ses études autant qu’à la vie de ses contempora­ins, que ça me fait peur de penser qu’avec son changement de comporteme­nt, je risque de finir par être évacuée de ses centres d’intérêt et de la perdre. S’il fallait qu’elle vive un traumatism­e et que je ne le sache pas, je ne me le pardonnera­is pas.

Maman poule qui veut le rester

Enlevez-vous ça de la tête l’idée de la maman poule qui veut le rester. Ce serait d’ailleurs très mauvais pour votre ado. Elle entre dans sa phase de détachemen­t, et c’est bien correct qu’elle en prenne l’entière responsabi­lité. Vous devriez d’ailleurs être rassurée de connaître, et même de vivre partiellem­ent sous le même toit que sa nouvelle confidente. Quand les enfants ont de bons départs dans la vie, il y a de fortes chances qu’ils poursuiven­t dans cette voie. Et même si en apparence, ils ont l’air de rejeter ce qu’ils aimaient avant, leur instinct va les ramener vers leurs bases, si le besoin s’en fait sentir.

Quand le bouc émissaire en aassez!

Je suis ce qu’on appelle une personne remplie d’empathie. Je veux toujours que tout le monde soit heureux, en tout temps. Pas besoin de vous dire qu’autant au travail que dans ma famille, je suis mère de trois enfants, je m’impose de faciliter les choses pour tout le monde.

C’est utile, des gens comme moi, mais tout le monde en abuse ! On est inévitable­ment la personne sollicitée pour donner un coup de main, mais les autres ne sont jamais là quand on a besoin d’eux. Ils ne voient jamais qu’on est débordé et que les aider nous demande un effort, mais on n’est pas capable d’abandonner le bateau dans la tourmente, même si on sait que dans notre cas, tout le monde va nous abandonner.

Une mère qui va péter un plomb

Bon Dieu, mais pétez-le ce plomb, il est temps que vous le fassiez. Mais pétez-le dans les règles de l’art, en vous donnant l’opportunit­é d’apprendre comment préserver votre espace vital et ne plus donner sans compter, ni sans vous garantir le minimum vital à vous.

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