Le Journal de Montreal

Mon étoile, Juuse Saros

- Propos recueillis par Gilles Moffet

Le week-end des étoiles n’est pas le plus grand moment de la saison, mais chaque année, on voit quelque chose d’exceptionn­el qui retient notre attention, et cette fois, mon coup de coeur fut le gardien de but des Predators de Nashville, Juuse Saros.

On nous casse les oreilles depuis des années en disant que les gardiens de but sont trop grands, trop gros, trop bien équipés, mais ce Saros m’impression­ne. Officielle­ment, il fait 5 pi 11 po, mais en réalité, c’est à peine s’il dépasse les 5 pi 9 po, tout un contraste avec son ancien partenaire à Nashville, Pekka Rinne, un géant de 6 pi 5 po.

On a pu voir en fin de semaine à quel point Saros est bon et je pense que certaines équipes devraient en prendre note. Il y a des recruteurs qui ne veulent rien savoir des gardiens de but en bas de 6 pi 4 po, mais c’est une erreur. Il faut savoir bien évaluer le talent d’un gardien et ce ne sont pas tous les recruteurs qui en sont capables, loin de là.

Je crois qu’un gars comme Saros est peut-être en train de changer les choses à ce chapitre. Il ouvre des portes pour des gardiens comme le Montréalai­s Devon Levi, un choix de 7e ronde des Panthers de la Floride

qui connaît une saison du tonnerre à l’université Northeaste­rn (fiche de 16-7-1/0,948/1,55).

À 6 pi et 185 livres, ça fait drôle de dire qu’il est un gardien à petit gabarit, mais c’est ainsi que les recruteurs pensent.

UN DES MEILLEURS DANS LA LNH

La taille de Saros laissait croire qu’il serait, au mieux, un gardien auxiliaire dans la LNH, mais il est non seulement devenu un gardien numéro un, il est devenu un des meilleurs gardiens de la LNH. Il est même dans la course pour les trophées Vézina et Hart.

De plus, Saros est le gardien le plus utilisé dans la LNH et il se dirige vers une saison de 65 matchs ou plus.

Qui a dit que les petits gardiens ne pouvaient pas jouer souvent ? Ça démontre qu’écarter systématiq­uement un gardien de but de son organisati­on uniquement en raison de sa taille est stupide.

La première fois que j’ai vu Saros, il m’avait vraiment impression­né. C’était lors de la finale de la coupe Stanley 2017 et il venait tout juste d’avoir 22 ans.

Je l’avais vu à la fin d’un entraîneme­nt dans cet exercice où les joueurs sont placés en demi-lune et s’échappent un à un vers le gardien.

Non seulement il a arrêté chaque échappée, mais il était en parfait contrôle, et malgré sa petite taille, il n’était jamais débordé.

Je le regardais en compagnie de Patrick Lalime. Tous les deux, on travaillai­t pour TVA Sports et on pensait la même chose. On se disait que Saros avait quelque chose de spécial. Ce fut un sapré bon coup des Predators de Nashville qui l’avaient repêché en 4e

ronde en 2013.

EN SELLE POUR LONGTEMPS

Saros n’a que 26 ans et il risque de tenir le fort pendant quelques années encore à Nashville avant que

leur bel espoir, Yaroslav Askarov, ne soit prêt à prendre la relève. On l’a vu un peu aux derniers championna­ts du monde junior qui ont pris fin abruptemen­t à cause de la COVID-19.

Askarov avait déçu, mais il a du potentiel. Encore là, les Predators ne se sont pas fiés au physique puisqu’Askarov n’est pas un format géant à 6 pi 2 po.

Parlant de taille et d’espace, le plastron d’Andrei Vasilevski­y le fait paraître tellement gros. Ça aide à absorber les rondelles dirigées au corps et ça fait aussi moins mal, mais je ne sais pas comment il arrive à voir une rondelle à ses genoux ou à ses pieds. Ça me fait penser à Trevor Kidd dans mon temps.

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PHOTO AFP Juuse Saros a sa place parmi l’élite de la LNH.

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