CRAWFORD RATE LE PODIUM DE PEU
Le skieur réalise le meilleur résultat canadien en descente depuis 28 ans
YANQING | Sept petits centièmes
de seconde, c’est tout ce qui a séparé le Canadien James Crawford du podium dans la descente, hier, sur la rocambolesque piste du Centre national de ski alpin.
Pour la première fois depuis une semaine, la température s’était calmée dans les montagnes du Yanqin, situées à environ 100 kilomètres au nord-ouest de la capitale chinoise. Le soleil et la température plus clémente ont grandement aidé les coureurs.
Une chance inouïe d’apprivoiser la piste au nom distinctif « The Rock » serpentant l’arête d’un centre de ski peu commun. Seul le parcours long de 3,15 km est enneigé.
Dans sa zone depuis qu’il a mis les skis en Chine, Crawford a réalisé la meilleure descente depuis celle valant le bronze à Ed Podivinsky, à Lillehammer, en 1994.
Le dernier skieur canadien à avoir percé le top 5 n’est nul autre que le Québécois
Erik Guay lors des Jeux à Vancouver, en 2010. Il avait alors pris le cinquième rang.
QUE DU POSITIF
Le Canadien a terminé au pied du podium, à un battement de cil derrière l’Autrichien Matthias Mayer, et 0,23 seconde de la plus haute marche.
En lâchant un cri de joie sur le fil d’arrivée, il savait qu’il était en bonne position pour réaliser son rêver.
« Aujourd’hui [hier], nous étions quatre à avoir très bien skié. Je visais le podium, car je sais ce dont je suis capable. Et je suis arrivé tout juste à court, malheureusement. Mais je crois que je n’aurais pas vraiment pu faire mieux », a soutenu l’Ontarien de 24 ans.
« Il y a des éléments positifs à retirer de cette épreuve, a enchaîné celui qui participait à une première descente olympique. J’ai beaucoup progressé cette saison. Je suis très content de constater que je peux me battre avec les meilleurs de la discipline. »
Crawford a devancé le meneur en descente au classement de la Coupe du monde cette année. Aleksander Aamodt Kilde n’a pu faire mieux que le cinquième rang.
C’est le Suisse Beat Feuz qui a succédé au grand Aksel Lund Svindal, qui avait remporté la couronne à Pyeongchang en 2018. Le Français Johan Clarey a terminé à un dixième de seconde de Feuz.
PISTE SPECTACULAIRE
« The Rock » n’a pas la renommée de la fameuse descente « The Streif » à Kitzbühel, en Autriche, mais elle attire le regard par ses corridors étroits, ses sauts et ses devers.
Hier, après des jours de forts vents qui avaient reporté et finalement annulé les séances d’entraînement, au grand dam des athlètes, la température a souri aux décisions des officiels. Sur une piste dure comme le béton, enneigée artificiellement, les plus rapides skieurs ont dépassé la vitesse de 140 km/h sur leurs planches.
D’après Crawford, cette piste ressemblait un peu à celle de la « World Cup » à Lake Louise, en Alberta. Son coéquipier, Brodie Seger, penchait plutôt vers celle de Beaver Creek, au Colorado, surnommée « The Birds of Prey ».
« Cette piste chinoise nous a livré un parcours extraordinaire. Il s’épousait à mon style plus souple. Il fallait éviter d’adopter une stratégie féroce ou très agressive, a expliqué Crawford. J’ai réussi à bien faire dans toutes les sections du parcours en m’adaptant rapidement. »
L’ITALIE EN LIGNE DE MIRE
Il n’avait réalisé que deux descentes pour tenter de dompter la piste. Son confort et sa confiance lui ont permis de réussir son meilleur résultat en carrière dans cette discipline.
Crawford ne s’en fait surtout pas pour cette quatrième position, souvent jugée crève-coeur. À 24 ans et une seconde présence aux Jeux, il sait qu’il pourrait faire mieux en Italie en 2026.
« J’aurais mes chances de faire mes preuves et de monter sur le podium. Je ne suis pas inquiet. »
Son coéquipier, Seger, a terminé au 22e rang, tandis que Broderick Thompson fut l’un des sept skieurs à ne pas terminer la course.