Le Journal de Montreal

ST-GELAIS A PARTAGÉ LES LARMES DE BOUTIN

- JESSICA LAPINSKI Le Journal de Québec

Kim Boutin était en larmes lorsqu’elle a croisé le fil d’arrivée du 500 mètres, hier. À 10 500 kilomètres de Pékin, au micro du diffuseur officiel pour qui elle est analyste de patinage de vitesse courte piste, son amie Marianne St-Gelais pleurait aussi.

St-Gelais était à Pyeongchan­g avec Boutin il y a quatre ans, quand la Sherbrooko­ise a été victime de menaces de mort après sa troisième place sur cette même distance. Celle qui est aujourd’hui quadruple médaillée olympique avait été victime de propos haineux sur les réseaux sociaux après la disqualifi­cation d’une favorite locale.

« [Cette troisième place], ça va au-delà de la médaille, a pointé

St-Gelais au Journal, pour expliquer toute l’émotion qui l’habitait hier. Ç’a été un long processus pour Kim. Ç’a été douloureux de revisiter ce qu’elle a vécu il y a quatre ans et de passer par-dessus. »

DE BONNES AMIES

Même si St-Gelais a pris sa retraite du patinage de vitesse courte piste après les Jeux de 2018, elle est demeurée très proche de Boutin. Les deux amies résident près l’une de l’autre et se côtoient régulièrem­ent.

Boutin a d’ailleurs appelé sa copine, ellemême triple médaillée olympique, quelques heures avant de disputer le 500 mètres.

« Elle m’a dit : “je veux juste savourer le moment. Je veux juste le vivre.” Et elle avait raison. C’est ce qu’elle devait faire. Quand tu te poses trop de questions, c’est là que l’incertitud­e et les doutes embarquent », a raconté l’ex-patineuse originaire de Saint-Félicien.

NOSTALGIQU­E DES ÉMOTIONS

À 31 ans, St-Gelais est une jeune retraitée. Mais elle assure ne regretter en rien d’avoir remisé ses patins. Même pas quand, au micro de Radio-Canada, elle décrit les exploits de ses anciennes coéquipièr­es, comme ce fut le cas hier.

« Je suis nostalgiqu­e de ces émotions fortes. Les Jeux olympiques, c’est tellement grandiose. Mais je ne suis absolument pas jalouse de ce qui se passe en ce moment. J’étais prête à m’en aller et je n’aurais pas envie de me battre sur la glace en ce moment », a-t-elle dit.

De toute façon, même à des milliers de kilomètres du site olympique de Pékin, le patinage de vitesse peut encore faire vivre des émotions très fortes à St-Gelais. Elle en a eu la preuve hier.

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