PERSÉVÉRANCE PAYANTE POUR PARROT
Le Québécois triomphe après avoir vaincu le cancer
ZHANGJIAKOU | C’est la médaille du courage et de la persévérance. Le triomphe d’un athlète qui, après avoir combattu le
cancer, n’a pris aucune journée de congé en trois ans pour atteindre son objectif ultime, l’or olympique.
Dans un scénario digne d’Hollywood, Maxence Parrot a grimpé sur la première marche du podium, hier, à l’épreuve de slopestyle. Il y a à peine trois ans, il était couché dans un lit d’hôpital après s’être fait diagnostiquer un lymphome de Hodgkin.
Les Jeux de Pékin avaient déjà une saveur particulière pour lui en raison de son retour au plus grand rendez-vous planétaire après avoir subi 12 traitements de chimiothérapie en six mois à l’hiver 2018. Ce titre olympique vient couronner le tout.
« Gagner l’or, après tout ce que j’ai vécu, signifie vraiment beaucoup pour moi », a exprimé le planchiste de Bromont aux journalistes de la presse écrite dans la zone mixte, après une tournée de toutes les télévisions internationales qui voulaient connaître son incroyable histoire.
« Il y a trois ans exactement, j’étais couché dans un lit d’hôpital sans muscles, sans énergie et sans cardio, a-t-il ajouté. Trois ans plus tard, je suis sur la plus haute marche du podium aux Jeux olympiques.
Ça veut dire beaucoup et c’est la preuve que tout est possible dans la vie. Depuis trois ans, je n’ai pas pris une journée de congé et je récolte aujourd’hui les fruits de mes efforts. »
MEILLEURE DE SA VIE
Dans une deuxième descente à couper le souffle, lors de laquelle il a réussi son triple tire-bouchon 1620 degrés, Parrot a obtenu 90,06 points pour se hisser au sommet. Sa prestation a tenu jusqu’à la fin, permettant au Canada de mettre la main sur son premier écu d’or en Chine.
« Je suis vraiment fier de moi, de ma descente qui fut la meilleure de toute ma carrière, a raconté Parrot. Je n’ai jamais fait une descente aussi difficile et aussi parfaite. »
Vedette dans son pays et premier après les qualifications, le Chinois Su Yiming a mis le grappin sur l’argent. Le Canadien Mark McMorris a complété le podium en empochant la troisième médaille olympique de sa carrière (voir en page 66).
LA MÉDAILLE MANQUANTE
Depuis son retour de la Corée du Sud, Parrot avait un objectif bien précis en tête.
« Après ma médaille d’argent en 2018, j’avais dit à tout le monde que je voulais gagner l’or à Pékin parce que c’est la seule médaille qui manquait à mon palmarès. Je m’étais mis beaucoup de pression sur les épaules et j’ai été capable de livrer la marchandise. »
S’il a toujours gardé à l’esprit l’objectif de remonter sur sa planche, l’athlète de 27 ans n’avait pas la tête à Pékin au plus fort de ses traitements.
« Je n’ai jamais pensé que je ne serais pas de retour sur ma planche parce que je n’ai jamais voulu donner une chance au cancer, a-t-il souligné. Ce n’était pas une option de ne pas retrouver ma passion. C’était aussi une motivation. Cependant, c’était difficile à certains moments de me rendre au lendemain, et c’est clair que je ne pensais pas aux Jeux olympiques dans ces circonstances. »
BONNE STRATÉGIE
Parrot a décidé de limiter son nombre de compétitions avant les Jeux afin de se concentrer sur son entraînement.
« Ma stratégie aurait pu ne pas fonctionner, mais on ne doit pas toujours suivre le courant de pensée dans la vie. On doit aller au-delà. Au cours des 10 dernières années, je faisais 10 à 15 compétitions annuellement et je n’avais pas le temps d’apprendre de nouvelles choses parce que je devais toujours performer. »
« Parce que j’étais déjà qualifié, j’ai décidé de tenter le tout pour le tout avec l’objectif d’aller gagner la seule médaille qu’il me manquait. J’ai maintenant la preuve que la stratégie a fonctionné. »