Envoyer des menaces de mort est un crime grave !
Ça ne s’invente pas.
Philippe Charbonneau, le citoyen qui a menacé de mort François Legault (« On vous souhaite tous la mort, ce serait l’fun de vous enligner toute la gang et de vous pendre, on va vous traîner dans la rue »), était chargé, par une entreprise spécialisée en informatique… de vérifier les antécédents judiciaires des futurs employés de la firme !
PAS DE CASIER JUDICIAIRE
Le jour, le gars fouillait le passé des gens qui envoyaient leur CV à l’entreprise, pour savoir s’ils avaient une tête sur les épaules et une réputation irréprochable. (Il lisait ce que les candidats écrivaient sur les médias sociaux, j’imagine, pour savoir si ce n’étaient pas des coucous et s’ils ne mettraient pas leur futur employeur dans l’embarras.)
Et le soir, le même gars tournait des vidéos dans lesquels il menaçait de mort le premier ministre du Québec !
C’est comme si vous nommiez Dracula président d’Héma-Québec !
Et le pire est que cet homme qui a commis un crime grave (car, oui, menacer de mort un premier ministre est un crime grave) n’a pas hérité d’un casier judiciaire, car cela l’aurait empêché de garder son emploi étant donné que sa tâche était justement… de vérifier le passé judiciaire des candidats !
« Monsieur Charbonneau doit vérifier l’intégrité et le passé des candidats, incluant l’existence d’antécédents judiciaires, a expliqué la juge qui lui a donné une absolution. Il pourrait donc “se trouver en conflit d’intérêts” ! »
INACCEPTABLE !
Il devra faire 100 heures de travaux communautaires, et c’est tout !
Notre système de justice a raté une bonne occasion de dire haut et fort que menacer des gens sur les médias sociaux n’est pas une offense mineure.
Que notre société prend ces menaces (qui sont de plus en plus agressives et qui visent toutes les personnes perçues à tort ou à raison comme des figures d’autorité) très au sérieux.
Mais non… On ne voulait pas que le pauvre homme perde son emploi ! Alors on a passé l’éponge.
Et l’inquiétude des personnalités publiques qui reçoivent jour après jour de telles menaces, ça ne compte pas ?
Qu’en est-il de leur droit de pouvoir exercer leur travail sans craindre pour leur sécurité et celle de leurs proches ?
J’imagine que « ça vient avec la job », c’est ça ? Que lorsque tu exerces un métier qui te met sous les projecteurs, tu dois accepter d’être la cible de ragots et de menaces ?
Que c’est la « rançon de la gloire » ?
UN TSUNAMI DE RAGE
Tous les journalistes et commentateurs le disent : jamais dans leur carrière (et certains ont un demi-siècle d’expérience derrière la cravate, ils sont passés par la crise d’Octobre, deux référendums, la crise d’Oka et les manifs des carrés rouges, cinq événements qui ont profondément divisé la province) n’ont-ils reçu des messages aussi agressifs, aussi violents.
C’est du jamais vu.
Ça va de menaces de viols à des menaces de mort contre leurs enfants.
C’est comme si les gens avaient perdu toute retenue, toute décence.
Que se passe-t-il, bordel ? Les Russes ont-ils versé de la drogue dans nos aqueducs ? C’est dans ce genre de société que nous voulons vivre ?