Un sommet pour éviter la guerre
Joe Biden rencontrera Vladimir Poutine alors que les troupes russes auraient reçu l’ordre d’envahir l’Ukraine
WASHINGTON | (AFP) Joe Biden et Vladimir Poutine ont accepté hier soir de se rencontrer afin de tenter d’éviter la guerre, alors que
les troupes russes auraient reçu l’ordre d’envahir l’Ukraine, selon des sources de renseignements
américains.
Le président français, Emmanuel Macron, a joué les entremetteurs, discutant à deux reprises hier avec le président russe. Il a proposé d’organiser un sommet entre les présidents russe et américain, proposition « dont le principe » a été accepté par les deux parties.
La Maison-Blanche a confirmé plus tard avoir accepté cette rencontre « si une invasion n’a pas lieu ».
Plusieurs médias américains ont diffusé hier des informations comme quoi les États-Unis disposeraient d’informations selon lesquelles l’ordre a été envoyé aux commandements russes de procéder à une invasion de l’Ukraine.
Ce sont ces informations qui auraient poussé le président Biden vendredi à se dire « convaincu » que Poutine avait décidé d’attaquer l’Ukraine, assure le Washington Post, attribuant ces informations à des sources anonymes sans citation directe.
D’ailleurs, des images satellitaires montrent de nouveaux déploiements de troupes russes et de matériel militaire à la frontière ukrainienne, a assuré hier une entreprise américaine.
POUTINE BLÂME L’UKRAINE
Pendant ses discussions avec Emmanuel Macron hier, Vladimir Poutine a mis en cause les « provocations » ukrainiennes dans l’aggravation des combats avec les séparatistes dans l’est de l’Ukraine, tout en disant vouloir « intensifier » les efforts diplomatiques pour régler le conflit.
Le président russe a aussi estimé que les livraisons d’armes modernes et de munitions aux forces ukrainiennes par les Occidentaux « poussent Kiev vers une solution militaire » dans son conflit avec les séparatistes pro-russes, qui dure depuis 2014.
« Kiev ne fait qu’imiter un processus de négociations et refuse obstinément de mettre en oeuvre les accords de Minsk » signés en 2015 et censés régler le conflit, a poursuivi M. Poutine.
Les Occidentaux craignent que l’intensification des combats depuis deux jours sur la ligne de front ne serve de prétexte à la Russie, qui a massé
150 000 soldats aux frontières ukrainiennes, pour envahir son voisin pro-occidental.
PRODUIRE PLUS DE GAZ
L’Europe craint que la crise entre la Russie et l’Ukraine pousse Vladimir Poutine à couper ou réduire l’approvisionnement en gaz vers l’occident. La France et surtout l’Allemagne sont fortement dépendantes du gaz russe.
Le Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG) a débuté ses travaux hier à Doha au Qatar avant un sommet qui aura lieu mardi avec ses dirigeants pour examiner les moyens d’accroître leur production, en pleine crise entre la Russie et l’Ukraine.
Par ailleurs, le Bélarus, allié de Moscou,
avait fait savoir que les quelque 30 000 soldats russes présents sur son territoire, selon le décompte des États-Unis, et qui devaient partir hier, resteront pour d’autres exercices militaires.
Cette « inspection des forces » se poursuivant, selon Minsk, du fait de la reprise des combats dans l’est de l’Ukraine, qui ont redoublé d’intensité hier.
Malgré cette annonce, l’Élysée a répété que M. Poutine avait redit à M. Macron « son intention de retirer ses troupes » du Bélarus « au terme des exercices en cours ».
Sur la ligne de front dans l’est de l’Ukraine, les journalistes de l’AFP ont pu entendre une série d’explosions.
Moscou demande des garanties que l’Ukraine ne rejoindra jamais l’OTAN et que les puissances occidentales retirent leurs forces d’Europe de l’Est, ce que les États-Unis et leurs alliés refusent.