Comment faire aimer le français aux immigrants ?
En observant une publication commanditée par le ministère de l’Immigration et de la Francisation, j’ai constaté que le contenu promotionnel des cours de français pour immigrants est rédigé en français.
De ce fait, des utilisateurs se sont interrogés sur l’utilité de s’adresser en français à des non-francophones. Sur la page Facebook du ministère, on leur a répondu qu’ils peuvent utiliser le traducteur intégré de Facebook ! Et cette instruction leur a été donnée en français ! Cette réponse ne peut que décevoir les personnes motivées et les dissuader d’apprendre le français.
PROMOTION ET NON-COERCITION
Montréal regorge de communautés immigrantes qui n’ont peut-être pas eu un contact suffisant avec la langue française. Nombreuses sont les personnes immigrantes interrogées dans l’excellente émission Tenir salon, diffusée sur TV5Unis, qui ne parlent pas le français et lui préfèrent l’anglais malgré une présence de plusieurs années au Québec.
Certes, je ne peux qu’être content de les entendre dire qu’elles sont heureuses ici, mais seraient-elles plus heureuses si le gouvernement du Québec avait déployé les efforts nécessaires pour promouvoir le français dans ces communautés ?
Au lieu de faire des sondages débouchant sur le constat évident que les
Québécois veulent la francisation des immigrants, il serait plus judicieux de chercher à comprendre pourquoi les immigrants qui arrivent au Québec tardent à apprendre le français. La réponse à cette interrogation constitue les rudiments d’un plan d’action permettant de corriger les erreurs commises en matière de francisation.
Une démarche active qui consiste à aller vers les personnes immigrantes non francophones serait plus efficace que d’attendre d’elles qu’elles viennent apprendre le français. Les députés et
les conseillers municipaux représentant ces communautés peuvent et doivent apporter un soutien à la promotion du français.
Aussi, rien n’empêche le premier ministre François Legault d’aller rencontrer les communautés non francophones de Montréal. Cette rencontre aurait pour effet immédiat de « briser la glace » et constituerait une main tendue vers ces communautés.
Il est évident qu’une approche basée sur la promotion du français est plus porteuse qu’une approche coercitive basée sur les restrictions en matière d’enseignement de l’anglais ou sur l’utilisation exclusive du français dans les échanges entre l’administration et les citoyens.
Nabil Abbad, immigrant arrivé au Canada il y a trois ans et demi et
employé en comptabilité, Brossard