La détresse de Valieva
C’est l’image crève-coeur de ces Jeux. Kamila Valieva, 15 ans seulement, assise jeudi dans le fameux « kiss and cry », mais sans les baisers, avec seulement les larmes.
Neuf jours plus tôt, la planète apprenait que la patineuse artistique avait échoué à un contrôle an tidopage en décembre. La veille de ces révélations, pourtant, elle menait les représentants du Comité olympique russe (ROC) vers l’or à l’épreuve par équipe.
Dès lors, les questionnements. À qui la faute dans cette énième histoire de dopage russe ? Comment une adolescente peut-elle être dopée ? Le blâme vat-il à son pays, à son entraîneuse (voir autre texte) ? Ou est-ce un cas de contamination croisée, comme le plaident ses avocats ? Car Valieva a eu un test positif à la trimétazidine, un médicament que son grand-père prend pour soigner son coeur malade. Malgré ces soupçons de dopage, la patineuse a été autorisée par le Tribunal arbitral du sport à concourir dans l’épreuve individuelle. Excellente dans le programme court, même si elle était en deçà de son niveau du début de saison, Valieva s’est effondrée deux jours plus tard dans le programme libre, sans doute coulée par le poids de la controverse.
Coupable de deux chutes, elle a été exclue du podium, finissant quatrième. Une épine de moins dans le pied du Comité international olympique : si la Russe avait remporté une médaille, il aurait fallu attendre la fin de l’enquête – qui risque de s’étirer sur des mois – pour décorer les trois premières athlètes. Ce sera d’ailleurs le cas dans la compétition par équipe. Le Canada pourrait éventuellement hériter du bronze.
Cette triste histoire pourrait chambouler les règles en patinage artistique. La Fédération internationale songe à rehausser l’âge minimum pour compétitionner chez les seniors, le faisant passer de 15 à 17 ans. Mais surtout, quel sera le destin de Valieva dans ce sport où les étoiles, surtout les russes, s’éteignent rapidement ?