Le Journal de Montreal

COUPS DE COEUR

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Maxence Parrot

« Max » a quitté la Chine avec deux médailles au cou, une d’or au slopestyle et l’autre de bronze au big air. Son histoire va bien au-delà de ces symboles. À peine trois ans après avoir guéri d’un cancer, il est revenu

au sommet en offrant de prodigieus­es performanc­es. Il a su composer avec la pression, notamment à son épreuve de prédilecti­on du grand saut, où il s’est relevé d’une première manche difficile. Dans la compétitio­n la plus relevée de l’histoire, il a usé de ruse et bien exécuté son plan de rechange. Il fallait du culot, surtout qu’il visait l’or. On peut aussi saluer sa réaction admirable quand son coéquipier Mark McMorris a ouvertemen­t critiqué sa performanc­e qui ne valait pas l’or, à ses yeux, au slopestyle. Le Québécois a répondu avec front en évitant de se laisser distraire par ses ragots. En vrai champion, il a pardonné à McMorris, un féroce rival, à la veille de la dernière épreuve. Chapeau !

Marie-Philip Poulin et l’équipe féminine de hockey

On reconnaît les grands joueurs quand ils réussissen­t à élever leur niveau de jeu pour être les meilleurs dans les grands moments. Marie-Philip Poulin appartient à cette catégorie. Déjà la meilleure hockeyeuse de l’histoire, elle a continué à écrire sa légende à Pékin en disputant ses meilleurs Jeux. En finale face aux Américaine­s, elle a encore brillé de tous ses feux en route vers sa troisième médaille d’or en carrière. L’attaquante québécoise a propulsé la plus puissante équipe féminine jamais vue en près de 30 ans. Véritable rouleau compresseu­r, les Canadienne­s ont pulvérisé des records à l’attaque. Unies comme jamais, elles ont même pu infliger un revers aux États-Unis sans offrir une impeccable performanc­e au tour préliminai­re. Cela démontrait la profondeur de l’alignement et l’engagement des filles à l’équipe. On sentait leur plaisir. Il fut récompensé.

Ivanie Blondin

Quand Ivanie est venue s’installer à mes côtés pour répondre à des questions sur sa première médaille en carrière, j’ai senti une athlète soulagée d’un énorme poids qu’elle s’imposait depuis tant d’années en patinage de vitesse. Elle a répondu sincèremen­t en racontant ce qu’elle avait traversé et enduré après sa dépression suivant les Jeux de Pyeongchan­g pour enfin goûter à son moment de gloire. Elle l’a réussi en équipe aux côtés de

l’une des étoiles de ces Jeux, la triple médaillée Isabelle Weidemann, et la Québécoise Valérie Maltais en remportant l’or à la poursuite. En parlant de tout, elle a livré un puissant témoignage. Quelques jours plus tard, elle a pu mettre en arrière toutes ses frustratio­ns du passé en gagnant l’argent lors de l’épreuve du départ groupé. Son sourire valait plus que tout l’or du monde. Elle pourra maintenant patiner l’esprit... et les jambes ! en paix.

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