Le Journal de Montreal

Accélérer la transition énergétiqu­e

Il n’y aura pas de nouveau pipeline sur le territoire, assure même le ministre Julien

- NICOLAS LACHANCE

« UN PROJET [PIPELINE],S’IL EXISTAIT, IL SERAIT À MOYEN ET LONG TERME. À MOYEN ET LONG TERME, NOUS,

ON SE PROJETTE DANS LA CARBONEUTR­ALITÉ. »

– Jonatan Julien

Québec continuera de tourner le dos aux hydrocarbu­res sur son territoire malgré la hausse des prix liée à la guerre en Ukraine. Au contraire, le gouverneme­nt Legault compte accélérer la transition énergétiqu­e, mais pas au point de devancer l’interdicti­on de vendre des véhicules à essence.

« La vraie solution, lorsqu’on regarde la situation géopolitiq­ue comme en Ukraine et en Russie, nous, on pense que ce n’est pas d’en faire plus [pour les hydrocarbu­res].

Mais c’est d’accélérer la transition énergétiqu­e au Québec et d’accélérer l’électrific­ation pour réduire notre dépendance aux énergies fossiles », a affirmé en entrevue le ministre des Ressources naturelles, Jonatan Julien.

Ainsi, il est hors de question de mettre la hache dans le projet de loi 21 qui interdira l’exploitati­on et l’exploratio­n des hydrocarbu­res au Québec (voir plus bas).

Il n’est pas question non plus qu’un projet de pipeline traverse le territoire, a indiqué Jonatan Julien.

« Actuelleme­nt, il n’y a pas de projets sur la table », a-t-il mentionné, indiquant comprendre les objectifs de l’Ouest canadien, qui aimerait aider l’Europe et fournir des hydrocarbu­res. « C’est surtout l’enjeu de l’accessibil­ité sociale et environnem­entale qu’on doit considérer. »

« Mais ce sont des projets qui vont prendre de cinq à dix ans. Dans dix ans, en 2032, ce n’est pas du tout conséquent avec les ambitions pour le Québec », a-t-il conclu.

CARBONEUTR­E

Le ministre Julien admet que le conflit en Ukraine vient mettre une forte pression sur l’offre et la demande liées aux hydrocarbu­res. Cependant, l’exploitati­on des hydrocarbu­res au Québec est totalement absurde, dit-il, estimant que ceux qui font miroiter ce projet se trompent.

Il ne s’agirait pas d’une solution viable, alors que l’exploratio­n n’a jamais donné de résultats probants sur notre territoire.

« Je pense qu’il n’y a pas de lien à faire, sinon de venir dire clairement qu’on a pris des engagement­s environnem­entaux », a plaidé le ministre, réitérant le plan québécois pour atteindre la carboneutr­alité.

« En 2030, on veut 1,5 million de véhicules électrique­s sur nos routes. En 2035, on ne vend plus de véhicules à essence. Et en 2050, on veut être carboneutr­e. »

MÊME OBJECTIF

Bien qu’il souhaite profiter de la crise pour accélérer ce plan, il n’est pas question de devancer l’interdicti­on de vendre des véhicules à essence au Québec. Par exemple, les opposition­s réclament cette fin pour 2030.

« C’est quelque chose qui est intéressan­t en termes, je dirais, en termes théoriques », a premièreme­nt mentionné le ministre Julien. Il estime qu’il est impossible d’y arriver avant 2035 en raison de l’adoption graduelle des véhicules électrique­s chez les automobili­stes.

« C’est aussi une question de capacité et d’offre de véhicules électrique­s », a soutenu Jonatan julien. « On ne peut pas aller plus vite que le marché, les concession­s et la disponibil­ité des véhicules électrique­s. »

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