Le Journal de Montreal

Faire face à la hantise de vieillir

- LOUISE DESCHÂTELE­TS louise.deschatele­ts@quebecorme­dia.com

J’ai pris ma retraite il y a un an, à 67 ans, et je suis en couple depuis 28 ans. Tout allait bien entre nous, mais depuis qu’on est ensemble à temps plein puisque mon conjoint avait pris la sienne quatre ans avant moi, c’est comme si j’avais subitement pris un coup de vieux.

On marche souvent ensemble à l’extérieur, et je vois à quel point son réseau de connaissan­ces est vaste et rempli de femmes plus belles les unes que les autres. Des femmes qui s’intéressen­t à lui, car leurs conversati­ons sont toujours nourries. Bien sûr, il m’y intègre, mais je sens toujours que je dérange. Alors imaginez comment je me sens quand il part seul faire son jogging matinal. Je me ronge les sangs en imaginant toutes celles qui l’accostent, lui, le monsieur avenant aux cheveux gris. Il a beau me répéter qu’il me trouve belle, je ne le crois plus. Je me ronge de l’intérieur en passant des heures à m’examiner dans le miroir pour cibler chaque nouvelle ride qui apparaît au fil des mois.

Je ne sais pas si c’est la retraite qui m’a rendue comme ça, mais je trouve cette portion de vie difficile à traverser. Comme au travail on me respectait pour mes années d’expérience, je ne me laissais pas distraire par mon apparence physique. Mais comme j’ai peu de choses auxquelles penser désormais, tous mes intérêts sont concentrés là-dessus. Comment faire pour arrêter cette dégringola­de qui fait dire à mon conjoint que j’ai perdu de ma luminosité d’avant ?

Une vieille qui déteste vieillir

Puisque vous étiez lumineuse avant, il faut trouver ce qui vous manque pour continuer de l’être. Et la lumière intérieure ne relève pas du physique, mais du mental. Il faut absolument retrouver des centres d’intérêt qui vont raviver la flamme qui vous animait au travail. La retraite, ce n’est pas fait pour se laisser couler dans le vide. C’est fait pour acquérir de nouvelles connaissan­ces qui vont peaufiner la personne qu’on est devenue.

Il faut chercher des moyens de raviver votre confiance en vous qui semble s’être évanouie. Il existe plein de livres en librairie pour vous guider dans cette démarche, dont Carnet d’un voyage intérieur, que j’ai publié l’automne dernier, qui pourrait constituer l’amorce d’un travail pour vous mener vers un mieux-être.

Vieillir étant un passage obligé pour tout le monde, on a tous intérêt à se paver la voie vers le bonheur, plutôt que de s’abandonner à des émotions négatives qui, en plus de nous rendre maussades, finissent par éloigner l’entourage. Ne soyez pas l’artisane de votre déclin. Soyez plutôt celle de votre renaissanc­e.

Quand la COVID frappe, mieux vaut être vacciné

Je suis l’aînée (55 ans) d’une famille de trois dont la plus jeune vient de mourir. Notre cadette a toujours été plus ou moins ésotérique. Elle a eu sa période astrologiq­ue, puis sa période végé, puis c’est dans les produits naturels qu’elle a dirigé sa foi à fond de train. Elle a toujours tout vécu intensémen­t. Quand la COVID est arrivée, elle s’est repliée sur ellemême et sa famille, comme aussi mon autre soeur et moi.

Puis on a recommencé à avoir de ses nouvelles quand la vaccinatio­n est apparue. Mais elle avait pété un plomb. Elle s’était mise à croire les idées farfelues de certains complotist­es et à militer contre le vaccin. Rien de ce que ma soeur et moi lui disions pour la ramener à la raison ne l’atteignait. Elle est morte à 42 ans de la COVID et ses deux enfants la pleurent.

Une soeur

J’ai une personne anti-vaccin dans mon entourage et j’ai compris l’inutilité de m’acharner à essayer de la convaincre de se protéger tant elle était emmurée dans ses croyances. On peut juste espérer que la maladie les épargne et les pleurer s’ils en meurent.

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