*L’armée russe avance lentement
Le président de la Russie a fait cette affirmation hier lors du défilé marquant la victoire sur l’Allemagne nazie
Les troupes russes avancent lentement. Dimanche, elles ont capturé la ville de Popasna. Les combats entre l’armée russe et l’armée ukrainienne se poursuivent à Donetsk, Louhansk, Roubijné et Bilohorivka.
Selon l’Institute for the Study of War, les bataillons russes se regrouperaient à Belgorod pour empêcher une avancée de l’armée ukrainienne. Elles continueraient aussi à se masser au sud-ouest d’Izioum en vue d’une offensive dans cet axe.
De nouvelles troupes russes seraient arrivées à Donetsk, tandis que d’autres troupes russes se dirigeraient vers Slobojanske.
Des sources ukrainiennes indiquent que l’armée russe a lancé un assaut massif contre l’aciérie Azovstal à Marioupol pour tenter d’en finir avec les soldats ukrainiens qui la tiennent toujours.
DISCOURS BREF
Hier, Vladimir Poutine a prononcé un discours attendu. Il n’a pas mentionné le mot Ukraine et il n’a pas non plus annoncé de mobilisation générale. Le discours n’a duré que 11 minutes.
Il a pour l’essentiel repris la propagande russe habituelle, en accusant les États-Unis d’être responsables de la situation en Ukraine, faute d’avoir donné à Moscou les garanties contre une éventuelle entrée de l’Ukraine dans l’OTAN.
Il a réitéré ses élucubrations sur la dénazification nécessaire de l’Ukraine et il a insisté sur la démilitarisation du pays.
Somme toute, selon lui, l’intervention russe en Ukraine constituait une frappe préventive.
DÉSESCALADE ?
Contrairement à ce qui était attendu, les avions Illiouchine IL-80 ne sont pas apparus dans le ciel lors de la parade, ce qui pourrait signaler une volonté de réduire les spéculations sur une escanucléaire. lade
AFP | Le président russe Vladimir Poutine a proclamé hier que son armée combattait en Ukraine pour défendre la patrie face à la menace inacceptable de l’Occident lors de la parade pour marquer l’anniversaire de la victoire de la Russie
en 1945 sur l’Allemagne nazie.
Vladimir Poutine a réitéré hier ses arguments et accusations pour justifier son invasion de l’Ukraine lancée le 24 février, lors du défilé militaire sur la place Rouge, à Moscou.
« Je m’adresse à nos forces armées : vous vous battez pour la patrie, pour son avenir », a-t-il dit à l’occasion du 9 mai, jour où la Russie célèbre la victoire sur l’Allemagne nazie.
Il a répété que les autorités ukrainiennes préparaient une attaque contre des séparatistes prorusses dans l’est du pays, voulaient se doter de la bombe atomique et étaient soutenues par l’OTAN.
« Une menace absolument inacceptable se constituait, directement à nos frontières », a-t-il affirmé.
ILS PARADENT LA LETTRE Z
Les forces de l’ordre déployées sur le parcours du défilé à travers le centre-ville de Moscou portaient à l’épaule droite la lettre Z, devenue un symbole, car elle orne les véhicules et blindés d’unités russes déployées dans le conflit.
Peu auparavant, le président ukrainien Volodymyr Zelensky promettait que son pays ne laisserait pas Moscou « s’approprier la victoire sur le nazisme » et se disait confiant d’une victoire prochaine de son pays contre les forces russes.
Du côté de Kyïv, la place de l’Indépendance était anormalement vide hier et sous la surveillance de patrouilles de police, tandis que le calme était rompu de temps à autre par le hurlement des sirènes d’alarme anti-bombardement.
À Washington, le porte-parole de la diplomatie américaine Ned Price a qualifié « d’absurdité flagrante » et d’insulte aux victimes de la Seconde Guerre mondiale les affirmations de Poutine selon lesquelles l’invasion russe était préventive.
Le président russe « est dans le déni. Il est dans la justification complètement révisionniste des motifs de guerre. Il a un discours de déni et d’inversion des responsabilités », a regretté le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian sur la chaîne de télévision BFMTV.
BATAILLES INTENSES
Sur le terrain, des batailles très intenses se déroulaient au même moment hier autour de Roubijné et de Bilogorivka dans l’est du pays, a indiqué le gouverneur Serguiï Gaïdaï.
La Russie n’a jusqu’à présent pu revendiquer le contrôle complet que d’une ville d’importance, soit Kherson, au sud.
L’offensive militaire que nombre d’experts prédisaient comme fulgurante a plutôt été marquée par des déconvenues, notamment logistiques.
L’effet des sanctions internationales commence à se faire sentir sur l’industrie russe de l’armement, qui peine à remplacer les missiles guidés utilisés en Ukraine en raison d’un embargo, selon le Pentagone
Par ailleurs, le président américain Joe Biden a signé hier une loi, réactivant ainsi un dispositif emblématique datant de la Seconde guerre
mondiale, afin d’accélérer l’envoi à l’Ukraine d’équipement militaire.