Le Journal de Montreal

Trois ans pour un collection­neur de porno juvénile

- MICHAËL NGUYEN

Un homme qui avait accumulé 272 000 images de pornograph­ie juvénile a été condamné à trois ans d’incarcérat­ion, malgré sa conscienti­sation « exceptionn­elle » qui l’a fait réaliser être « dégueulass­e ».

« La réhabilita­tion n’est pas le facteur qui doit prédominer en matière de crimes sexuels à l’égard d’une personne mineure », a récemment rappelé la juge Guylaine Rivest en condamnant JeanClaude Lalande au palais de justice de Montréal.

Lalande, 66 ans, ne risquait pas de récidiver après avoir été arrêté en 2019 avec son impression­nante collection de pornograph­ie juvénile accumulée avec un logiciel de partage.

C’est qu’il croyait qu’en consultant de la pornograph­ie juvénile, il ne faisait de mal à personne. Surtout que les enfants sur les photos « ont tendance à sourire » et qu’il « ne fait que regarder », avait-il dit pour justifier le télécharge­ment de 272 003 photos et 2166 vidéos mettant en scène des mineurs de 5 à 16 ans.

UN « TROU D’C*L »

Épinglé par la police et face à une preuve accablante, le sexagénair­e a eu tôt fait de plaider coupable de possession de pornograph­ie juvénile, mais aussi d’avoir rendu accessible ce matériel illicite. Et parallèlem­ent, il a entamé des thérapies qui lui ont fait réaliser le mal qu’il causait aux enfants.

« Il se qualifie de “dégueulass­e”, “d’odieux” et de “trou d’c*l” en pensant aux comporteme­nts qu’il a adoptés, a affirmé la juge. Il ne sera plus jamais le lâche qu’il a été, dit-il. »

C’est que durant ses thérapies, il a été confronté aux témoignage­s écrits de jeunes filles exploitées sexuelleme­nt, ainsi qu’aux traumatism­es qu’elles ont subis. Non seulement ces enfants ont subi des horreurs, mais elles continuent d’en subir, étant donné que les images sont sur internet parce que des gens comme Lalande cherchent justement ce type de matériel.

« En utilisant un logiciel de partage, il prolonge leurs souffrance­s en rendant accessible­s ces images aux autres utilisateu­rs », a rappelé la juge.

PEINES AUGMENTÉES

La juge a d’ailleurs rappelé que depuis deux ans, les crimes sexuels contre les enfants étaient punis plus sévèrement qu’avant. Car si, en 2011, les sentences pour la possession et la distributi­on de pornograph­ie juvénile variaient de six mois à deux ans, cette fourchette était dépassée.

« Les peines doivent ainsi refléter pleinement la réprobatio­n sociale sans cesse grandissan­te de ce type de crimes ignobles », a rappelé la magistrate.

Une fois sorti, ses trois ans de prison purgés, Lalande devra s’abstenir de se trouver dans de nombreux lieux où il pourrait croiser des enfants, et ce pour 10 ans. Il a également été inscrit au registre des délinquant­s sexuels, jusqu’à sa mort.

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