Le chef préoccupé par la flambée de violence
La plus grande hantise du chef de police de Laval est qu’une fusillade tue une victime sans histoire, comme Meriem Boundaoui, 15 ans, à Saint-Léonard, l’an dernier.
« Actuellement, c’est certain que c’est ma plus grande préoccupation qu’il y ait une balle perdue et qu’un enfant ou une victime innocente ne se fasse atteindre », a lancé Pierre Brochet.
Cette semaine seulement, Laval a été secouée par trois fusillades. La dernière est survenue mardi en plein jour, dans un quartier résidentiel et familial. Deux filles de 11 et 12 ans, alors tout près de la rue, ont tout vu de la scène.
HUITIÈME À LAVAL
« Si tu décides de tirer quelqu’un alors que t’as deux enfants qui cherchent un chat à côté, je n’ai pas de misère à accepter que cette personne doive être au moins quatre ans en détention. Il faut que les gens assument les conséquences de leurs actes », a insisté M. Brochet.
Il faisait référence au projet de loi du gouvernement fédéral qui vise à abolir les peines minimales pour les crimes par armes à feu.
Cet événement de mardi, qui a fait un blessé, est le huitième crime par arme à feu à survenir sur le territoire de Laval depuis le début de l’année.
Très préoccupé par cette flambée de violence, le directeur de police a assuré ne pas avoir lésiné sur les moyens.
« Quand on a eu la dernière des trois fusillades, on a mobilisé beaucoup de ressources en temps supplémentaire. On avait une trentaine de policiers. »
Selon lui, les fusillades seraient dues à une guerre de clans, en fonction de certains territoires contrôlés.
« J’ai dit aux policiers : vous allez rencontrer ces gangs-là, vous allez leur dire que le territoire lavallois, il appartient aux Lavallois. Pas aux gangs de rue », a-t-il insisté.
BANALISATION
D’ailleurs, les gangs de rue se désignent par nom de zone (zone 1, zone 2, zone 3, etc.), correspondant au numéro de poste de quartier du secteur où ils sévissent, a-t-il expliqué, ajoutant que les jeunes se provoquent sur les réseaux sociaux, ce qui envenime ou crée des conflits.
« On entend souvent qu’ils tirent dans le secteur voisin pour marquer des points, a-t-il déploré. Ce qui fait le plus peur, c’est que souvent, ce n’est rien de réfléchi, ils n’ont aucune conscience de la vie humaine. »
Et plus de la moitié des personnes sur qui une arme a été saisie sur le territoire de Laval avait moins de 21 ans, a-t-il dit. « On interpelle même des jeunes de 16 ou 17 ans », a-t-il précisé.