Le Journal de Montreal

Une adolescent­e sombre nd dans la rivière du Nord

Elle profitait de son heure du dîner avec des amis à Sainte-Adèle

- ERIKA AUBIN

SAINTE-ADÈLE | Une adolescent­e appréciée de tous a chuté puis été emportée hier par le fort courant de la rivière du Nord, à Sainte-Adèle, alors qu’elle profitait de sa pause du dîner au secondaire avec des amis.

« On s’inquiète, a confié Gabrielle Vaillancou­rt en regardant au loin des plongeurs de la Sûreté du Québec (SQ) à la recherche de son amie sur la rivière. C’est vraiment triste parce qu’elle est une perle, cette fille. Personne ne pouvait dire qu’il ne l’aime pas. »

Vers 12 h 30, quatre amis se trouvaient près du pont de la rue Rolland lorsqu’une jeune fille qui était sur une roche a perdu pied et s’est retrouvée dans la rivière des Laurentide­s.

Ceux qui accompagna­ient l’étudiante de secondaire 4 auraient tenté de lui venir en aide, mais sans succès.

Pendant une bonne partie de la soirée, des plongeurs de la SQ ont arpenté la rivière à sa recherche. L’événement tragique a créé une véritable onde de choc sur l’heure du midi à son école secondaire Augustin-Norbert-Morin, située à moins d’un kilomètre.

« Quand on l’a su, tout le monde pleurait. L’école au complet était bouleversé­e », a raconté Samuel Laporte.

« Ç’a créé un vide assez immense pour faire réaliser aux autres que la vie est fragile. J’espère que les jeunes vont tirer des conclusion­s de ça, on doit faire attention, nous ne sommes pas invincible­s », a ajouté Justin Laprise-Lemay.

UN ENDROIT POPULAIRE

Ce coin de la rivière, où le courant est accentué par de nombreux rochers, est souvent fréquenté par des jeunes du coin, selon des citoyens rencontrés sur place.

Une mère a même raconté au Journal avoir trouvé un maillot de bain dans le sac à lunch de sa fille, qui était venue sur le bord de la rivière la veille du drame avec l’adolescent­e disparue.

« Les jeunes sont nés ici, connaissai­ent les dangers de la rivière et on leur répète assez souvent, surtout au printemps. Mais il ne suffit que d’une seconde pour un bête accident », a souligné Yannick Lemay, résident de Sainte-Adèle.

Plusieurs croient qu’une clôture devrait se dresser aux abords de la rivière à cet endroit.

« Il y a un chemin qui mène de l’école secondaire jusqu’ici, donc les jeunes marchent jusqu’ici pour chiller. L’an dernier, un jeune s’était fendu la tête », a raconté Mélanie Richard.

Et le printemps est une période où l’on doit être particuliè­rement prudent près des cours d’eau, met en garde Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage.

« À ce temps-ci de l’année, même s’il fait chaud, il y a du courant intense et l’eau est particuliè­rement froide », a-t-il expliqué.

Au Québec, environ 40 % des noyades se produisent dans les rivières, ce qui en fait le plan

d’eau le plus meurtrier.

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PHOTOS COURTOISIE JEAN LESSARD ET ERIKA AUBIN Des premiers répondants en kayak ont recherché l’adolescent­e en après-midi. En mortaise, un médaillon en l’honneur de la victime accroché sur le pont de la rue Rolland.

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