Le Journal de Montreal

Des déchets plein le recyclage

Les centres de tri sont aux prises avec un sérieux problème d’objets indésirabl­es qui ne cessent d’augmenter

- DIANE TREMBLAY

Chaque jour, des bacs de recyclage sont utilisés comme des poubelles. Des personnes ignorantes ou mal intentionn­ées y jettent toutes sortes d’objets qui n’ont pas leur place dans les centres de tri, ce qui risque notamment de causer des incendies.

En cette période de l’année, les centres de tri au Québec enregistre­nt des taux de rejet plus élevés qu’à l’habitude avec le ménage des cours et des cabanons. Résultat, ils sont aux prises avec une panoplie d’objets hétéroclit­es qui ne devraient pas se retrouver là.

Au cours d’une visite au centre de tri de la Société

VIA à Lévis, Le Journal a été à même de constater que les indésirabl­es sont nombreux : boyaux d’arrosage, pelles, boules de quilles, lumières de

Noël, bâches et même des abris d’auto sont le lot des centres de tri actuelleme­nt.

Mais, il y a pire encore, les bacs de recyclage transporte­nt aussi des seringues, des batteries au lithium (voir autre texte), des produits chimiques, des bidons d’huile et des contenants de peinture.

Sur 150 000 tonnes de matières déversées dans ses quatre centres de tri au Québec, la Société VIA en rejette 11,5 %, un chiffre qui est en augmentati­on ces dernières années, comme c’est le cas partout en province.

« Des couches, on en reçoit beaucoup trop. Ça, c’est vraiment désagréabl­e pour les trieurs parce que ça réussit à se faufiler à travers les machines », indique Emmanuelle Tremblay,

conseillèr­e en communicat­ion chez Société VIA.

DES RESTANTS DE CREVETTES

Le Phare à Port-Cartier, sur la Côte-Nord, a publié récemment une vidéo sur Facebook où l’on aperçoit des restants de crevettes sur la chaîne de triage où s’affairent des employés.

Selon la directrice, Asmaa Essalhi, l’impact de cette négligence est considérab­le.

« C’est irrespectu­eux. C’est sûr que ça affecte la dignité de la personne. Ça envoie aux employés un message négatif qui les démotive. À chaque année, c’est la même chose. On dirait que ça ne change pas. C’est vraiment désolant. J’ai l’impression qu’on ne fait pas la différence entre un bac bleu et une poubelle », déplore Mme Essalhi.

Grégory Pratte, responsabl­e des affaires publiques chez Tricentris, se demande si des citoyens n’agissent pas délibéréme­nt.

« Vous allez dire : “Bien non, il n’y a personne qui met des couches dans un bac bleu”. La réponse, c’est oui. Chez nous, c’est de 200 à 300 couches par jour dans nos trois centres de tri », rapporte-t-il.

RISQUE DE BLESSURES

Les employés doivent se montrer vigilants pour repérer les objets nuisibles comme les boyaux d’arrosage.

« Un boyau peut s’enrouler dans nos équipement­s et provoquer des bris. Des bris dans un centre de tri, c’est 2000 $ de l’heure de perte de production. C’est cher. C’est plate pour nous, mais ce qui est encore plus plate, c’est qu’un employé pourrait se blesser », souligne M. Pratte.

 ?? ?? C’est si fréquent de trouver des boules de quilles dans le recyclage que le centre de tri de la Société VIA, à Lévis, a créé un bac exprès pour les mettre.
Parmi les objets les plus inusités
jetés dans un bac bleu trône cette toilette qui a été reçue au centre de tri Le Phare.
Il y a environ trois semaines,
éténd des seringues ont retrouvées parmi les matières recyclable­s au
centre de tri Tricentris de Lachute. 1
C’est si fréquent de trouver des boules de quilles dans le recyclage que le centre de tri de la Société VIA, à Lévis, a créé un bac exprès pour les mettre. Parmi les objets les plus inusités jetés dans un bac bleu trône cette toilette qui a été reçue au centre de tri Le Phare. Il y a environ trois semaines, éténd des seringues ont retrouvées parmi les matières recyclable­s au centre de tri Tricentris de Lachute. 1
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EMMANUELLE TREMBLAY Société VIA

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