Abattus comme des chiens
L’une des multiples atrocités qu’auraient commises les forces russes a été captée par des caméras
AGENCE QMI et AFP | Des soldats russes auraient tué deux civils ukrainiens qui venaient de leur donner une cigarette en leur tirant dans le dos, selon des images captées montrant le manque d’humanité de cette armée accusée maintes fois de crimes de guerre.
La vidéo qui donne froid dans le dos a été obtenue par le réseau américain CNN. Elle fait l’objet d’une enquête par les autorités ukrainiennes.
La scène se serait déroulée le 16 mars chez un concessionnaire automobile non loin de Kyïv, au moment où les troupes du président russe Vladimir Poutine tentaient d’atteindre la capitale ukrainienne. D’intenses combats se déroulaient sur une route à proximité.
Le propriétaire de l’entreprise s’est présenté les mains en l’air, avec un gardien de sécurité de 68 ans, Leonid Oleksiyovych Plyats, devant cinq soldats russes qui tentaient d’entrer dans l’immeuble.
Après avoir discuté avec les militaires et leur avoir offert une cigarette, les deux hommes sont repartis en marchant lorsqu’au moins deux des Russes leur ont tiré dans le dos. Les deux civils ont succombé à leurs blessures.
« Ils doivent être jugés », a demandé Yuli Plyats en entrevue à CNN, à propos de ceux qui ont tué son père. J’espère que ce sera devant une cour internationale. J’espère que non seulement l’Ukraine, mais le monde entier aussi apprendra leurs crimes ».
AUTRE ATROCITÉ À KHARKIV
À Kharkiv, dans le nord-est du pays, les autorités ukrainiennes et les témoins interrogés par l’AFP ont accusé les forces russes d’avoir tué plusieurs civils en tirant au char d’assaut sur une maison.
Les faits allégués se seraient produits le 29 mars, lorsque la Russie occupait la ville, revenue depuis sous contrôle ukrainien.
Les six personnes qui vivaient dans la maison buvaient du thé dans la cour lorsque le char russe se serait approché.
« Ils se sont mis à rentrer dans la maison pour se cacher. Il a tiré dans la porte juste après. Quatre personnes sont mortes, deux ont été blessées », a raconté en pleurs Olga Karpenko, 52 ans, dont la fille est l’une des victimes, tuée par un éclat d’obus.
Une enquête a été ouverte pour « violation des lois et coutumes de la guerre » et « meurtre prémédité », selon le Parquet ukrainien.
LES ACCUSATIONS SE MULTIPLIENT
Les cas allégués de crimes de guerre commis par la Russie comme ceux-ci ne cessent d’ailleurs de s’accumuler.
Le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a approuvé par une très large majorité l’ouverture d’une enquête sur les atrocités reprochées à Moscou.
« Torture et disparitions forcées, violences sexuelles et de genre, la liste des crimes russes est interminable », a dénoncé la première vice-ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Emine Dzhaparova, à l’ouverture des débats.
Elle a ensuite brandi une feuille sur laquelle un petit garçon violé devant sa mère a dessiné un tourbillon de lignes noires.
ÉCOLES ENCORE BOMBARDÉES
Malgré cela, la Russie ne semble pas vouloir se retenir puisque l’ONU a été obligée de demander l’arrêt des bombardements d’écoles en Ukraine hier, dans une réunion du conseil de sécurité.
« Des centaines d’écoles à travers le pays auraient été touchées par de l’artillerie lourde, des frappes aériennes et d’autres armes explosives, tandis que d’autres écoles sont utilisées [...] à des fins militaires – avec un impact à long terme sur le retour des enfants à l’école », a dénoncé Omar Abdi, haut responsable du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef).
Selon lui, 15 des 89 écoles soutenues par l’Unicef dans l’est de l’Ukraine ont été endommagées ou détruites depuis
le début de l’invasion russe le 24 février.