Le pari de Musk
Le rachat de Twitter par Elon Musk soulève les passions. Étrangement, la promesse d’une embellie pour la liberté d’expression est dénoncée par plusieurs qui nous inondent de leurs torrents de larmes de sang.
Comme il est révolu le temps où les populations chérissaient la liberté d’expression ! Aujourd’hui, c’est le contrôle de la parole, voire la censure décomplexée, qui est auréolé. On veut un espace de liberté où la dissidence est interdite. Ce serait, dit-on, pour éviter les propos inacceptables ainsi que les informations jugées erronées.
CENSURE
Ces deux arguments sont fumeux. Primo, il existe des lois contre les discours haineux, le racisme, la diffamation, etc. Or, Musk n’a pas le pouvoir d’abolir les lois. Il a d’ailleurs souligné que sa plateforme respectera tous les contours légaux en vigueur. Voilà qui devrait calmer les inquiétudes ! En revanche, il s’attaquera à la censure sans fondement légal et entend ouvrir l’espace au débat.
Secundo, qui devrait juger si une information est erronée ? Certes, vérifier l’exactitude d’une date ou d’un lieu est aisé. Mais quel vérificateur de faits, aussi brillant soit-il, est capable de juger si les conclusions d’une recherche réalisée par un scientifique infiniment plus instruit que lui méritent ou non d’être publiées ? Et au nom de quel principe impérieux l’interprétation qu’un vérificateur fait d’une information est-elle supérieure à celle d’un autre individu ?
POLICE
En achetant Twitter, Musk s’oppose aux arbitres de la vérité et aux bien-pensants qui revendiquent le monopole de la sagesse. Il dénonce le contrôle de l’information, lequel est une police de la pensée.
Il veut une plateforme inclusive de toutes les opinions. Une plateforme où la meilleure réponse à un mauvais argument ou à une bêtise idéologique n’est pas la censure, mais un meilleur contre-argument.
Musk a l’ambition d’offrir une information plurielle et libre. Espérons qu’il réussira son pari. Nous y gagnerons tous !