Québecor piaffe d’impatience de s’étendre à l’extérieur du Québec
L’entreprise examine attentivement les différentes possibilités dans le sans-fil
« NOUS AVONS HÂTE [...] D’ÊTRE PRÉSENTS AUSSI RAPIDEMENT QUE POSSIBLE DANS LE MARCHÉ DE LA TÉLÉPHONIE SANS FIL À L’EXTÉRIEUR DU QUÉBEC » –Pierre Karl Péladeau
Le grand patron de Québecor, Pierre Karl Péladeau, s’est montré plus intéressé que jamais, hier, à étendre les activités de l’entreprise dans le secteur de la téléphonie sans fil au Canada anglais.
« Tout est prêt pour que nous allions à l’extérieur de notre paysage historique du Québec. Nous avons hâte [...] d’être présents [là-bas] aussi rapidement que possible », a déclaré M. Péladeau lors d’une conférence de presse téléphonique.
« Depuis 15 ans, le succès de Vidéotron dans le marché du sans-fil au Québec démontre toute notre expertise, notre force d’innovation et notre capacité à concurrencer les trois grands joueurs établis canadiens. C’est exactement ce que nous entendons proposer aux consommateurs à l’extérieur du Québec », avaitil dit quelques minutes plus tôt, lors de l’assemblée annuelle de Québecor.
FREEDOM MOBILE
Dans le cadre de son offre d’achat pour Shaw Communications, le géant torontois Rogers a récemment invité Québecor à participer aux enchères pour Freedom Mobile, un exploitant sans fil présent en Ontario et dans les provinces de l’Ouest, a récemment révélé le Globe and Mail.
« Québecor est un acheteur potentiel crédible pour Freedom », a confié une source au gouvernement fédéral à l’agence de presse Reuters.
Rappelons qu’en mars, l’entrepreneur ontarien qui a fondé Freedom en 2008 sous le nom de Wind Mobile, Anthony Lacavera, a offert 3,75 milliards $ pour racheter l’entreprise. D’autres investisseurs sont également sur les rangs.
Pour prendre de l’expansion dans le reste du Canada, Québecor pourrait également « louer » les infrastructures des trois grands acteurs pancanadiens (Rogers, Bell et Telus) ou construire son propre réseau. L’an dernier, le groupe a investi
près de 830 millions $ dans l’acquisition de blocs de spectre, dont plus de la moitié sont situés en Ontario, au Manitoba, en Alberta et en Colombie-Britannique.
CONCURRENCE
Pierre Karl Péladeau a laissé entendre que l’entrée de Québecor au Canada anglais aurait pour effet de faire baisser le coût des services cellulaires dans ce marché. Le Québec compte quatre fournisseurs sans fil majeurs alors qu’il n’y en a que trois dans le reste du Canada.
« L’environnement est [...] extrêmement concurrentiel, ici au Québec. Pour le même produit, que ce soit un téléphone filaire, que ce soit l’accès internet, vous allez avoir environ 15 $ de différence [par mois] entre ce qui est proposé ici au Québec et ce qui est proposé ailleurs », a-t-il soutenu.
Le titre de Québecor a fléchi en Bourse depuis que la direction de l’entreprise a commencé à évoquer l’acquisition de Freedom, l’an dernier.
Dans une note publiée hier, l’analyste Jérôme Dubreuil de Desjardins a toutefois estimé que « le marché surestime le risque associé à une expansion potentielle à l’extérieur du Québec ».
L’action de Québecor a reculé de plus de 6 % hier pour clôturer à 26,36 $, à la Bourse de Toronto. Au premier trimestre, les revenus et le bénéfice d’exploitation de l’entreprise ont été légèrement sous les attentes des analystes financiers.