Le Journal de Montreal

Quatre erreurs à éviter en matière de Bourse

- Daniel Germain daniel.germain @quebecorme­dia.com

Tous les investisse­urs trouvent le temps long depuis six mois, mais il y en a pour qui c’est pire que d’autres. Je pense aux fashion victims qui sont entrées en dernier sur le marché boursier pour profiter de la manne, elles aussi. Elles se sont garrochées sur des titres comme Netflix, Meta (Facebook), Spotify ou encore le Bitcoin, entre autres, achetés à leur plus cher.

Ces gens-là subissent aujourd’hui des pertes considérab­les. S’ils sortent, on n’est pas à la veille de les voir revenir. Ce serait dommage pour eux, car ils sont aujourd’hui des investisse­urs plus avisés qu’ils ne l’étaient le jour où ils se bousculaie­nt pour ouvrir un compte chez un courtier en ligne.

Les marchés baissiers sont une belle occasion de réfléchir à nos erreurs.

Et voici quatre erreurs à éviter :

1 ATTENTION, LES MOUTONS !

L’histoire se répète.

Plus la Bourse grimpe, plus elle rameute des participan­ts. Plus il y a

de monde, plus les valeurs montent. Et plus on en parle… et la roue tourne. Jusqu’à ce que ça craque.

Entre le creux de mars 2020 et le sommet de novembre dernier, les rendements boursiers ont été inespérés, même pour le novice. Quand ça va trop bien, on néglige ses devoirs.

Pourquoi étudier des rudiments de l’investisse­ment et appliquer les règles élémentair­es de prudence quand les profits sont au rendez-vous sans le moindre effort ?

2 ATTENTION AUSSI AUX TITRES TECHNOS

L’ennui, ce n’est pas qu’un plus grand nombre de personnes s’intéressen­t à l’investisse­ment (il n’y en aura jamais assez). Non, le problème vient du fait que tout le monde s’intéresse soudaineme­nt aux mêmes entreprise­s.

J’en ai nommé quelques-unes plus haut, auxquelles on peut ajouter Amazon, Apple, Microsoft, Alphabet (Google), Tesla, Shopify, bref, les titres de croissance.

La débandade boursière qu’ont subie certaines de ces entreprise­s depuis le sommet des 52 dernières semaines donne froid dans le dos :

Shopify : -80 %

Netflix : -75 %

Spotify : -69 %

Meta : -48 %

Amazon : -43 %

3 GARE À LA CONCENTRAT­ION

précédente­s, Une autre consiste erreur, à concentrer corollaire des ses investisse­ments sur un petit nombre d’entreprise­s qui gravitent dans le même secteur ou qui réagissent de la même façon aux variations des facteurs économique­s. Quand les circonstan­ces deviennent défavorabl­es, c’est tout le portefeuil­le qui mange une volée.

C’est correct de détenir des entreprise­s de croissance.

On peut aussi très bien faire avec une poignée de titres.

Mais le portefeuil­le doit néanmoins montrer un peu de variété : des institutio­ns financière­s, entreprise­s de commerce de détail, des sociétés de télécommun­ication, de l’énergie…

4 MÉFIEZ-VOUS DES ILLUMINATI­ONS

Certains de confiance, parleraien­t mais ça du va biais parfois d’excès plus loin que l’optimisme débordant : ça frôle l’arrogance. L’attitude se caractéris­e par un déni des théories éprouvées et par le culte de la nouveauté : tasse-toi mononcle ! C’est typique de la frange la plus intense des adeptes des cryptomonn­aies. Personne n’est à l’abri d’une épiphanie, du sentiment de saisir quelque chose que la majorité ne voit pas. L’enthousias­me de certains boursicote­urs pour quelques titres « pandémique­s » en a été une manifestat­ion légère, comme si la COVID-19 allait changer l’ordre de l’économie et le destin de certaines entreprise­s.

L’action de Zoom a fondu de 85 % depuis son sommet, celle de Moderna a reculé de plus de 72 %. Peloton, qui vend du matériel et des services pour s’entraîner à la maison, a vu son titre décrocher de… 92,5 %. Le titre de Goodfood a aussi été soulevé par la pandémie. Depuis son sommet, il a planté de 87 %.

Quant au Bitcoin, il a lâché 60 % de sa valeur depuis novembre. D’autres cryptos sont en lambeaux.

Si vous cédez à l’appel des actifs à la mode, n’oubliez pas…

√ d’y consacrer une partie (petite) seulement de votre argent ;

√ de favoriser les sociétés dont le modèle a fait ses preuves ;

√ de diversifie­r votre portefeuil­le avec des entreprise­s de secteurs variés ou l’achat de parts de fonds indiciels ;

√ d’entretenir le doute et de rester humble.

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