Le Groupe D Resto présente son CV
L’entreprise de l’Est-du-Québec inverse les rôles en décrivant ses plus beaux attraits aux chercheurs d’emploi
En cette période de crise de la main-d’oeuvre, les propriétaires d’entreprises innovent pour conserver leurs talents. Au Groupe
D Resto, le fondateur J. Daniel Tremblay a décidé d’ouvrir l’actionnariat à un groupe de dirigeants et c’est maintenant l’entreprise qui présente son CV aux chercheurs d’emplois.
200. C’est le nombre de salariés qui manquent dans les 24 restaurants du Groupe D Resto. Ce dernier, dont le terrain de jeu est l’Est-du-Québec, compte près de 900 travailleurs et détient des franchises La Belle et La Boeuf, Starbucks, Mikes, Scores, Bâton Rouge et l’Entre-Côte Riverin.
Le manque de personnel n’est pas sans conséquence. Cette situation frappe tous les restaurants du groupe, dont certains sont forcés, actuellement, de réduire leurs heures d’ouverture ou même de fermer certaines journées.
Des projets d’expansion ont également été ralentis en raison des problèmes de main-d’oeuvre et des impacts de la pandémie.
Ces dernières semaines, pour recruter, l’entreprise a décidé, entre autres, d’inverser les rôles entre l’employeur et les chercheurs d’emploi en mettant à jour son CV où la première expérience remonte à 1982.
« Notre volonté est de mettre la lumière sur Groupe D Resto pour en faire une marque employeur reconnue pour réduire l’impact de la pénurie de la main-d’oeuvre », a indiqué au Journal le vice-président, Alexandre Paradis.
« Dans un marché de candidats comme aujourd’hui, ce n’est plus nous qui passons des entrevues à nos futurs employés. Ce sont eux qui viennent nous voir et nous demandent ce que nous avons à offrir », a-t-il ajouté.
Avec la rareté de la main-d’oeuvre, le taux de chômage était à 3,9 % à travers la province en avril, les restaurateurs luttent d’arrache-pied pour embaucher de nouveaux salariés en prévision de la saison estivale.
RECRUTEMENT À L’ÉTRANGER
Dans le CV du Groupe D Resto intitulé Passe-nous en entrevue ,leparcours professionnel de l’entreprise est détaillé ainsi que ses bons coups et ses valeurs. Ce document sera distribué dans tous les salons de l’emploi.
Le recrutement à l’étranger est également une avenue prisée par la direction pour combler son manque de personnel. D’ici 2023, elle prévoit compter 83 travailleurs étrangers dans ses rangs.
Plusieurs sont déjà en sol québécois, une douzaine devrait arriver en 2022 et une quarantaine l’an prochain. M. Paradis ajoute que ses troupes regardent aussi pour robotiser et matiser davantage les équipements dans les restaurants afin d’aider en cuisine et dans les salles à manger.
« C’est un passage obligé », a-t-il souligné.
DES PARTS EN RÉCOMPENSES
Par ailleurs, afin de récompenser et fidéliser certains cadres, le propriétaire, J. Daniel Tremblay, a permis à sept dirigeants d’acheter des parts dans l’entreprise, dévoilé. La transaction dont le devrait pourcentage être officialisée n’est pas d’ici la fin de l’année.
L’objectif du patron est aussi d’assurer la relève. Ces prochaines années, d’autres blocs d’actions devraient être disponibles pour des travailleurs.
« C’est une grosse bouchée à avaler. On dit qu’on mange un éléphant une bouchée à la fois. Nous avons racheté une petite partie », a mentionné avec humour M. Paradis, qui se retrouve parmi les nouveaux copropriétaires.
« Nous avons passé à travers de grosses zones de turbulence, ces deux dernières années, et cela nous a soudés comme équipe », a-t-il conclu.