Comportement « inacceptable »
Des partisans de l’OGC Nice se moquent d’Emiliano Sala, décédé tragiquement
AGENCE QMI | Les chants de partisans de l’OGC Nice se moquant, mercredi, de l’ex-attaquant de Nantes Emiliano Sala, décédé dans un accident d’avion, ont suscité un tollé dans le monde du soccer français.
Ces amateurs niçois ont plaidé le « second degré » en guise de justification pour ce geste déplacé.
Quatre jours après sa finale de la Coupe de France perdue contre Nantes, l’OGC Nice a rebondi en renversant l’AS SaintÉtienne 4 à 2, mercredi soir, en championnat de France. Toutefois, la performance a été éclipsée en grande partie par le comportement de la Brigade Sud Nice (BSN), déjà montrée du doigt en août après l’interruption du match contre Marseille.
« C’est un Argentin qui ne nage pas bien, Emiliano, sous l’eau », a entonné une partie du public de l’Allianz Riviera autour de la neuvième minute. Ils parodiaient le chant « C’est un Argentin, il ne lâche rien,
Emiliano Sala » que les partisans nantais reprennent en l’honneur de leur ancien attaquant, à chaque match à cet instant précis.
Les ultras niçois se sont défendus, hier, par communiqué, où ils ont déploré « qu’après une erreur, [...] tout est remis en question ».
« Si nous comprenons évidemment l’émoi que peuvent susciter les paroles de ce chant, le second degré est partie intégrante de la culture ultra, [...] symbole de notre autodérision et de l’esprit désinvolte (parfois trop certainement) qui est le nôtre », a fait valoir le groupe, transmettant « une nouvelle fois ses plus sincères condoléances à la famille d’Emiliano Sala ».
« Écoeuré » et « dégoûté », le Marseillais Valentin Rongier s’est joint, hier, aux nombreuses critiques visant ces spectateurs.
« Ils voulaient faire les intéressants, mais on ne peut pas toucher à la mémoire de quelqu’un qui est parti », a ajouté le milieu de terrain formé à Nantes, où il a côtoyé Sala pendant près de quatre ans.
« BÊTISE ET INDÉCENCE »
Hier soir, l’Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP) n’a pas non plus mâché ses mots, jugeant inacceptable le comportement des partisans concernés.
« Qu’a-t-il bien pu passer par la tête – évitons d’écrire cerveau – de ces partisans niçois pour se couvrir ainsi de honte en “vengeant” la défaite de leur équipe en finale de la Coupe de France par un chant qui n’inspire que mépris et dégoût ? », a communiqué le syndicat, s’associant « à tous ceux qui ont condamné cet acte infâme ».
Sala, un Argentin de 28 ans, a perdu la vie lorsqu’il était à bord d’un avion privé en direction du pays de Galles, où il venait d’être transféré au club de Cardiff. L’engin s’était abîmé dans la Manche le 21 janvier 2019, sous une météo difficile.
« On atteint des sommets dans la bêtise et l’indécence, a réagi Roxana Maracineanu, ministre déléguée chargée des Sports, au réseau RTL. Il y a des sanctions individuelles, des sanctions commerciales que le club lui-même peut prendre. »
Le maire de Nice, Christian Estrosi, a également « demandé que soient identifiés ceux qui en sont à l’origine et qu’on sanctionne cela avec la plus grande fermeté. Ils se sont disqualifiés d’eux-mêmes pour être dignes de supporter notre club ».
Hier, la Ligue de football professionnel (LFP) a annoncé à l’AFP que la commission de discipline avait été saisie du dossier à la suite du rapport du délégué du match, qui a constaté l’incident. La prochaine réunion est prévue le mercredi 18 mai.