Le Journal de Montreal

Un congédieme­nt avec classe

Joël Bouchard explique son renvoi avec les Gulls de San Diego par un concours de circonstan­ces

- Jean-François Chaumont

Il y a des congédieme­nts qui font mal au coeur, qui laissent des cicatrices. Il y a d’autres congédieme­nts qui sont plus prévisible­s et qui s’inscrivent dans des changement­s philosophi­ques

au sein d’une organisati­on. l∫

Joël Bouchard a expériment­é le deuxième scénario avec les Gulls de San Diego. Avec l’arrivée de Pat Verbeek comme directeur général des Ducks d’Anaheim, il pouvait s’attendre à une orientatio­n différente.

Engagé par Bob Murray au mois de juillet, Bouchard avait perdu l’homme qui lui avait offert sa chance au sein de l’organisati­on des Ducks. Murray, qui a adhéré à un programme d’aide contre la lutte à l’alcoolisme, a démissionn­é de son poste dès le mois de novembre.

« Quand tu te fais congédier, il y a des moments où tu veux rester dans ton trou et tu n’as pas le goût de parler à personne, a résumé Bouchard lors d’une entrevue téléphoniq­ue au Journal de Montréal .Je ne me retrouve pas dans cette humeur-là. On le savait que ça s’en venait, ce n’était pas une surprise. »

QUAND LE PLAN CHANGE

Dans son langage toujours aussi coloré, Bouchard a insisté sur une notion importante. Il n’y a pas d’amertume entre lui, Verbeek et les Ducks.

« Pour vrai, c’était un beau congédieme­nt, a-t-il expliqué. C’était très cordial. J’ai eu une conversati­on de 20 minutes avec Pat [Verbeek] après mon renvoi. Il se sentait mal de nous laisser partir, Maxime Talbot, Daniel Jacob et moi. Mais nous avions été engagés par Bob [Murray]. Nous avions un plan bien précis avec l’ancienne garde. C’est correct, ça fait partie de la vie. Les plans ont changé avec l’arrivée d’un nouveau DG.

« Pour moi, la plus belle façon de résumer mon départ, c’est qu’il s’agit d’un concours de circonstan­ces. »

Il n’y a pas de lien à faire entre son congédieme­nt et sa relation dans le passé avec Hayden Verbeek, un ancien du Rocket de Laval qui est également le neveu de Pat.

Todd Marchant, qui occupait le poste de directeur général des Gulls de San Diego, n’a pas plus échappé à la vague des congédieme­nts. Il a perdu son poste deux jours avant le début de la série deux de trois contre le Reign de l’Ontario.

« Todd est aussi une très bonne tête de hockey, un gars très compétent, a rappelé Bouchard. Il travaillai­t pour l’organisati­on des Ducks depuis longtemps. Mais encore une fois, Pat [Verbeek] veut construire son équipe à son image, avec ses hommes àlui.»

Les Gulls ont finalement perdu cette série en deux matchs contre leurs rivaux de la Californie.

SAISON DIFFICILE

Entraîneur en chef du Rocket de Laval de 2018-2019 à 2020-2021, Bouchard a passé une seule saison à San Diego. Les Gulls ont maintenu un dossier de 28-33-7 pour décrocher la dernière place disponible pour une participat­ion aux séries dans la division pacifique.

« Ce n’était pas facile, nous avions une formation assez mince, a mentionné l’homme de 48 ans. J’ai fait jouer des défenseurs à l’attaque cette saison et nous manquions souvent de bons centres. Nous avons surmonté un très mauvais départ pour finir sur une meilleure note. Pour le dernier match des séries, il me manquait un défenseur et nous avons fait jouer Owen Zellweger [un choix de 2e tour en 2021] qui venait juste de subir l’éliminatio­n avec son équipe junior [Silvertips d’Everett]. »

AUCUN PLAN

Sur le plan contractue­l, Bouchard a encore deux saisons à son entente avec l’organisati­on des Ducks.

« Je ne suis pas trop en mode recherche, les choses arrivent toujours d’une façon pour moi, a-t-il répliqué. Je prendrai du temps pour moi et mon monde. Mais j’ai encore appris cette année sur bien des affaires. J’ai aimé mon expérience avec Max [Talbot] et Dan [Jacob]. Je n’ai pas un plan précis à court terme. »

À San Diego, Bouchard n’avait pas une tonne de gros espoirs sous la main. Jacob Perreault, un choix de premier tour (27e) en 2020, et Benoît-Olivier Groulx représente­nt deux espoirs importants pour les Ducks

« Groulx a une chance de jouer dans la LNH cette saison, il a appris beaucoup, a noté Bouchard. Pour Jacob, il avait 19 ans pour une grande portion de la saison. Il était un très jeune joueur, mais il a trouvé des façons pour s’améliorer. Il a joué souvent au sein de mon premier trio. »

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1. Joël Bouchard à la barre des Gulls de San Diego au cours de la campagne qui vient de se terminer.
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2. Maxime Talbot a été l’un des adjoints de Joël Bouchard cette saison dans le sud de la Californie.
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PHOTOS MARTIN CHEVALIER ET D’ARCHIVES. 3. Sur cette photo, Daniel Jacob a déjà été entraîneur adjoint avec l’Armada de Blainville-Boisbriand. Il n’a pas échappé au couperet chez les Gulls.
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