Sombre année pour les cyclistes
Au total, 347 personnes ont perdu la vie sur les routes du Québec en 2021 selon le plus récent bilan
Le nombre d’accidents mortels sur les routes du Québec est demeuré stable en 2021, mais l’année a été particulièrement tragique pour les cyclistes tandis que 16 d’entre eux ont perdu la vie, une hausse préoccupante d’environ 57 %.
« On est encore loin du bilan zéro et ça fait mal au coeur quand je vois ces chiffres, lance Daniel Lambert, porte-parole de la Coalition mobilité active Montréal. On a encore cette pensée qu’il faut trouver de la place pour les piétons et les cyclistes, mais sans déranger les automobilistes. »
Le plus récent bilan de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) rapporte 16 décès chez les cyclistes en
2021, soit un de plus que l’année précédente. Cela représente également une hausse par rapport à la moyenne de 2016 à 2020, qui est de 10 décès annuellement.
Entre autres solutions, M. Lambert propose davantage de pistes cyclables protégées physiquement ainsi que des feux de circulation exclusifs aux piétons et cyclistes.
« C’est la meilleure façon de sécuriser les intersections, là où se compte la majorité des collisions », estime-t-il.
En 2021, 347 personnes ont perdu la vie sur les routes du Québec, une moyenne relativement stable. Le nombre de blessés graves a aussi diminué de 11 % par rapport aux années de comparaison.
BEAUCOUP DE MOTOCYCLISTES MORTS
Or, la saison estivale n’a pas été qu’une saison de plaisir pour les motocyclistes : soixante-sept d’entre eux sont décédés, une hausse de plus de 27 %.
« Depuis 2020, il y a vraiment une augmentation marquée [des accidents mortels]. C’est arrivé au même moment que la SAAQ a enlevé l’obligation pour un détenteur de permis probatoire de moto de rouler avec un accompagnateur », souligne Mylène Sévigny, directrice générale du réseau des écoles de conduite Tecnic.
Être accompagné permet notamment aux conducteurs débutants d’apprendre à limiter leur vitesse à l’approche d’une courbe ou à adopter un comportement sécuritaire dans la circulation dense, selon elle.
Le bilan annuel montre qu’il y a encore un travail de sensibilisation à faire pour diminuer les accidents mortels impliquant la vitesse, le non-port de la ceinture ou des conducteurs avec les facultés affaiblies, relève Maxime Brault, directeur de la recherche en sécurité routière à la SAAQ.
En 2020, près de 32 % des conducteurs décédés avaient les facultés affaiblies alors qu’il s’agissait plutôt de 23 % entre 2015 et 2019. Et chez les 16 à 24 ans, la vitesse est
en cause dans un accident sur deux.