Le Journal de Montreal

Un doyen de l’armée canadienne s’éteint

Le centenaire était caporal lors du dernier conflit mondial

- CAMILLE PAYANT Le Journal de Montréal

Un résident des Laurentide­s, qui était sans doute le doyen des vétérans canadiens de la Deuxième Guerre mondiale, vient de s’éteindre à 106 ans.

« C’était un homme très optimiste, très joyeux, qui adorait la vie. Ça a sûrement aidé pour se rendre jusqu’à 106 ans », raconte sa fille Marilyn-Ann Ranco.

En 1942, Joseph-Antoine Ranco s’est enrôlé volontaire­ment dans l’armée. Il a peu après rejoint les rangs du Corps Provost, qui comprenait l’ensemble des policiers militaires canadiens durant la guerre.

Le caporal Ranco a été stationné à Montréal, où il avait la tâche de patrouille­r dans les rues de la métropole et d’enquêter afin de trouver les déserteurs et tenter de les ramener dans le giron des Forces armées canadienne­s (FAC).

« Il a beaucoup apprécié son temps dans l’armée. Ce n’était pas un homme qui était proguerre, mais il voyait cela comme son devoir. C’était un homme de paix », affirme Mme Ranco.

Si certains de ses confrères du Corps Provost ont été déployés en Angleterre, puis en Italie et en France, JosephAnto­ine Ranco n’a pas quitté le sol canadien puisqu’il portait des lunettes.

« Évidemment qu’un militaire qui aurait perdu ses verres n’aurait pas pu poursuivre son chemin », rigole sa fille.

APRÈS LA GUERRE

Joseph-Antoine Ranco, surnommé « Peppy », a terminé son service militaire après la guerre et a fait carrière comme chimiste à Montréal.

Dans les dernières années de sa vie, son amitié avec ses confrères des FAC a été très importante. Ils se sont rencontrés à de nombreuses occasions, notamment lors de cérémonies honorifiqu­es.

« C’était un type très généreux, honnête. Il ne se mettait pas en valeur, même s’il avait eu raison de le faire. Il avait quand même fait la Deuxième Guerre mondiale »,

précise le major à la retraite Jean-Guy Plante, qui l’a rencontré à plusieurs reprises lors d’événements.

Le dernier survivant du Corps Provost

dend a en effet reçu la médaille d’honneur l’Assemblée nationale en 2019. Un peloton de policiers militaires porte également son nom.

À 105 ans, le résident de l’Estérel, dans les Laurentide­s, était même allé rencontrer les membres de ce peloton en tant que mentor, au cours d’un exercice au Collège militaire royal de Saint-Jean.

FORME PHYSIQUE

Féroce joueur de hockey et de baseball, le caporal Ranco a participé à de nombreuses compétitio­ns militaires.

« Quand l’équipe adverse savait que Peppy était dans la compétitio­n, elle savait qu’elle allait perdre », lance Mme Ranco.

Joseph-Antoine Ranco a conservé cette forme physique jusqu’à la toute fin de sa vie. Il a conduit sa voiture jusqu’à 103 ans et faisait toujours du vélo stationnai­re quelques jours avant sa mort.

 ?? PHOTO COURTOISIE ?? Joseph-Antoine Ranco au Collège militaire royal de Saint-Jean en 2019.
PHOTO COURTOISIE Joseph-Antoine Ranco au Collège militaire royal de Saint-Jean en 2019.

Newspapers in French

Newspapers from Canada