Pas de pénalité même si l’entente a été bafouée
L’érablière charcutée était protégée par le ministère
AGENCE QMI | Les Attikameks qui bloquent un chemin forestier de Manawan à la suite d’une coupe sauvage dans une érablière du territoire autochtone sont scannddalisés d’apprendre que Québec et l’entreprise qui a fait l’abattage n’auront pas de comptes à rendre.
« L’orientation de ce rapport nous prouve que nos droits sont effectivement traités en seconde ligne », a déploré Glen Dubé, conseiller élu de Manawan et responsable du dossier forestier.
Dans un rapport du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) dont TVA Nouvelles a obtenu une copie, on apprend qu’une entente existait pour protéger l’érablière saccagée par un chemin forestier de 500 mètres sur ce territoire de Lanaudière au nord de Saint-Michel-des-Saints.
Il avait fallu 18 mois de discussions pour s’assurer que les demandes de la famille Dubé, à qui le territoire appartient, soient respectées. Québec avait retiré l’érablière du chantier de la Scierie Saint-Michel.
Or, après l’entente, la Scierie a modifié le plan des travaux en y ajoutant un chemin forestier. Le Centre de ressources territoriales (CRT) attikameks a reçu un courriel, mais ne lui a pas donné suite, se fiant à l’entente officielle. Le MFFP a donné son aval au nouveau plan de coupes et a finalement conclu que « cet événement est le résultat involontaire de manquements successifs de la part des intervenants impliqués, le MFFP, la Scierie Saint-Michel et le CRT ».
DISCUSSIONS SUGGÉRÉES
Comme le ministère a autorisé le chemin, aucune pénalité en lien avec un non-respect de la planification n’a été envisagée.
Le MFFP a suggéré de tenir des discussions afin d’atténuer les impacts de ces coupes. Chez les Attikameks, la réponse a été vive : « Les dommages sont réels, les causes relèvent d’une négligence récurrente des considérations autochtones dans le cadre des activités forestières. »
« Au lieu de saisir les occasions de placer les traditions autochtones au service de l’aménagement durable de la forêt, c’est comme si le gouvernement n’y voyait que des contraintes au confort de l’industrie », a commenté Annette Dubé, porte-parole de la famille.