Le Journal de Montreal

La CNESST ordonne l’arrêt des travaux

La présence d’amiante est redoutée au Domaine-de-l’Estérel

- OLIVIER FAUCHER

Quelques jours après avoir détruit illégaleme­nt un joyau patrimonia­l des Laurentide­s, le promoteur Olymbec s’est vu ordonner un arrêt des travaux sur le même chantier en raison de la possible présence d’amiante, a appris Le Journal.

« Le bâtiment est construit à la fin des années 30, une période où l’utilisatio­n de l’amiante était mise dans plusieurs matériaux de constructi­on », a expliqué Cindy L’Heureux, communicat­rice régionale pour la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).

Cette dernière a dépêché une inspectric­e sur le chantier du Centre commercial du Domaine-de-l’Estérel lundi après avoir reçu un signalemen­t par téléphone.

Elle a décidé le jour même de suspendre le chantier où trois jours plus tôt, la partie classée patrimonia­le par le gouverneme­nt du Québec construite en 1936 avait été démolie illégaleme­nt.

Cela avait poussé la ministre de la Culture et des Communicat­ions, Nathalie Roy, à déclencher une enquête.

Bien qu’elle n’ait « pas de certitude » sur la présence d’amiante dans les matériaux et débris à ce moment-ci, la CNESST dit avoir agi par « prudence ».

Elle a demandé à l’employeur de vérifier s’il y a de l’amiante sur le site en plus de lui transmettr­e ses méthodes de travail sur les chantiers où la substance est présente.

OLYMBEC PLAIDE L’ERREUR

De son côté, le promoteur Olymbec est sorti de son mutisme hier pour promettre la reconstruc­tion de la partie patrimonia­le et plaider que sa démolition était « involontai­re ».

« Nous sommes atterrés de cet accident et entendons faire la lumière sur la chaîne d’événements et ses causes », a déclaré son président, Richard Stern, par voie de communiqué.

L’entreprise précise qu’elle envisage des procédures judiciaire­s contre l’entreprene­ur qu’elle avait retenu pour les travaux de démolition de la partie non patrimonia­le du bâtiment. Ce dernier avait reçu des directives « plus que claires » pour préserver la section patrimonia­le, a assuré M. Stern.

En ce qui concerne l’amiante, l’entreprise s’est engagée à prendre les précaution­s « conformes aux meilleures pratiques », notamment en faisait les arrosages lors des déplacemen­ts des matériaux, à installer une clôture autour du site et à recouvrir

les débris d’une bâche.

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PHOTO COURTOISIE La CNESST craint que la partie patrimonia­le datant des années 1930 du bâtiment et détruite illégaleme­nt contienne de l’amiante.

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