La CNESST ordonne l’arrêt des travaux
La présence d’amiante est redoutée au Domaine-de-l’Estérel
Quelques jours après avoir détruit illégalement un joyau patrimonial des Laurentides, le promoteur Olymbec s’est vu ordonner un arrêt des travaux sur le même chantier en raison de la possible présence d’amiante, a appris Le Journal.
« Le bâtiment est construit à la fin des années 30, une période où l’utilisation de l’amiante était mise dans plusieurs matériaux de construction », a expliqué Cindy L’Heureux, communicatrice régionale pour la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST).
Cette dernière a dépêché une inspectrice sur le chantier du Centre commercial du Domaine-de-l’Estérel lundi après avoir reçu un signalement par téléphone.
Elle a décidé le jour même de suspendre le chantier où trois jours plus tôt, la partie classée patrimoniale par le gouvernement du Québec construite en 1936 avait été démolie illégalement.
Cela avait poussé la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, à déclencher une enquête.
Bien qu’elle n’ait « pas de certitude » sur la présence d’amiante dans les matériaux et débris à ce moment-ci, la CNESST dit avoir agi par « prudence ».
Elle a demandé à l’employeur de vérifier s’il y a de l’amiante sur le site en plus de lui transmettre ses méthodes de travail sur les chantiers où la substance est présente.
OLYMBEC PLAIDE L’ERREUR
De son côté, le promoteur Olymbec est sorti de son mutisme hier pour promettre la reconstruction de la partie patrimoniale et plaider que sa démolition était « involontaire ».
« Nous sommes atterrés de cet accident et entendons faire la lumière sur la chaîne d’événements et ses causes », a déclaré son président, Richard Stern, par voie de communiqué.
L’entreprise précise qu’elle envisage des procédures judiciaires contre l’entrepreneur qu’elle avait retenu pour les travaux de démolition de la partie non patrimoniale du bâtiment. Ce dernier avait reçu des directives « plus que claires » pour préserver la section patrimoniale, a assuré M. Stern.
En ce qui concerne l’amiante, l’entreprise s’est engagée à prendre les précautions « conformes aux meilleures pratiques », notamment en faisait les arrosages lors des déplacements des matériaux, à installer une clôture autour du site et à recouvrir
les débris d’une bâche.