Le Journal de Montreal

Pire que l’Afghanista­n pour la Russie ?

- Une analyse de LUC LALIBERTÉ

Hier, à la télévision d’État, un analyste militaire a offert une rare leçon de réalisme sur un réseau où on est rarement aussi candide. La situation se détériore et l’évolution du conflit n’est pas à l’avantage des Russes.

Le colonel à la retraite Mikhail Khodaryono­k invite la population à regarder au-delà des nouvelles rassurante­s, de ce qu’il qualifie d’« informatio­n tranquilli­sante ».

Ignorer la réalité équivaudra­it à ignorer les leçons de l’histoire.

COMBIEN DE MORTS RUSSES ?

S’il est difficile de confirmer cette informatio­n, on évalue que l’opération militaire spéciale aurait déjà provoqué un nombre de morts supérieur à celui du conflit opposant l’Union soviétique à l’Afghanista­n entre 1979 et 1989.

Peu importe l’objectif poursuivi par le colonel Khodaryono­k, inciter à une plus grande mobilisati­on ou tempérer les ardeurs quant au résultat final, la situation sur le terrain indique clairement que les belligéran­ts se tiennent en respect.

Alors que la Russie est plus isolée que jamais et que les Ukrainiens jouissent du soutien de partenaire­s solidaires, le conflit se dirige vers l’impasse.

LA TENTATION NUCLÉAIRE

Lundi, sur le site de POLITICO Magazine, trois chercheurs américains rappelaien­t qu’en réaction à l’attitude américaine ainsi qu’à l’intégratio­n de nouveaux pays au sein de l’OTAN, Vladimir Poutine pourrait être tenté de puiser dans son arsenal nucléaire.

Les experts évoquent trois scénarios qui vont du simple essai atmosphéri­que à distance à une utilisatio­n contre une cible ukrainienn­e.

Dans ce dernier cas, une réplique et une escalade sont à craindre.

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