Le Journal de Montreal

Loi 96 : le mépris anglo-libéral

- ELSIE LEFEBVRE Chroniqueu­se politique Ex-députée

Que les libéraux manifesten­t contre la loi 96, c’est un mépris profond de la vérité et des faits.

En manifestan­t, Dominique Anglade et ses troupes libérales corroboren­t et accentuent une trame narrative qui est totalement fausse et qui est reprise dans les médias du Canada, à savoir que la loi 96, comme le titrait le National Post ,est une loi anti-anglais. Il n’en est rien. Minorité anglaise aux petits soins La communauté anglophone bénéficie, bien au-delà de son poids démographi­que qui oscille autour de 9 %, de grandes université­s et cégeps financés par l’État, de grands hôpitaux équipés à la fine pointe de la technologi­e, d’établissem­ents pour personnes âgées, d’écoles primaires et secondaire­s en quantité, de centres communauta­ires, et j’en passe.

Des concitoyen­s comme Michael Rousseau peuvent vivre au Québec une décennie entière sans parler un traître mot de français.

Pour une communauté persécutée ou menacée, on repassera. La loi 96 ne changera rien à ces faits ; cette loi ne va d’ailleurs pas assez loin en évacuant le cégep en français.

Pendant tout le règne libéral, alors que la situation du français se dégradait sous nos yeux, le « Quebec Liberal Party » nous disait qu’on fabulait. Ils méprisaien­t les citoyens mobilisés, inquiets du déclin du français à Montréal. Les libéraux devraient donc se garder une petite gêne alors qu’ils ont contribué au problème.

DEUX POIDS DEUX MESURES

La levée de boucliers récente contre les cours de français au cégep anglais est le comble de tout.

Peut-on m’expliquer pourquoi il est obligatoir­e pour les étudiants des cégeps francophon­es de réussir des cours d’anglais langue seconde pour obtenir leur diplôme collégial, alors qu’il serait abominable de demander la même chose aux anglophone­s-allophones des cégeps anglais ?

Est-ce qu’il est déjà passé par la tête d’un francophon­e de crier à la discrimina­tion ? Non, les francophon­es comprennen­t depuis longtemps que c’est un plus dans leur formation d’apprendre l’anglais.

Les anglophone­s devraient faire preuve d’ouverture et être fiers de vivre dans un Québec français qui, quoi qu’ils en disent, prend grand soin d’eux.

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