Le salaire de nos élus : parlons-en !
Le premier ministre Legault touche près de 200 000 $. C’est 50 000 $ de moins que son chef de cabinet, 75 000 $ de moins qu’un ministre fédéral et 170 000 $ de moins que le premier ministre du Canada.
Vous me direz qu’il est indépendant de fortune. Qu’il a bien gagné sa vie, et vous aurez raison.
Mais il ne s’agit pas de François Legault, l’ex-homme d’affaires à succès. Il s’agit de la fonction de premier ministre en général. Pourquoi accepte-t-on que celui qui dirige notre province, qui est imputable des décisions de ses subalternes, soit moins bien rémunéré qu’eux ?
La vie publique et politique est extrêmement exigeante. Tant en termes de responsabilités que de sacrifices personnels et professionnels. Nous sommes chanceux que Pierre Fitzgibbon, Eric Girard, Christian Dubé, François Legault, Pierre Arcand, Philippe Couillard, Yves Bolduc, Gaétan Barrette, pour ne nommer que ceux-là, aient décidé de servir le Québec.
DES SACRIFICES QUE PEU SONT PRÊTS À FAIRE
Nous sommes chanceux qu’ils aient décidé de mettre de côté des carrières professionnelles florissantes et à succès pour le service public. Dans une autre vie, ils touchaient des salaires bien plus élevés, sans avoir à se défendre au quotidien devant les caméras et micros qui scrutent leurs moindres gestes et leurs moindres tweets.
Mais il y a des centaines de personnes de leur calibre qui ne sont pas prêtes à faire ces sacrifices, et je les comprends. À plus forte raison lorsque leur rémunération est non seulement presque symbolique compte tenu des responsabilités qui s’y rattachent, mais qu’ils ne peuvent en discuter et en débattre sans se faire taxer d’opportunistes.
Combien d’entre nous accepteraient de porter ces responsabilités, de se faire autant critiquer sans aucune perspective d’avancement, notamment sur le plan financier ? Poser la question c’est y répondre.
Le Québec a besoin de talents. Le Québec regorge de professionnels et de dirigeants de haut niveau que l’on gagnerait collectivement à attirer en politique active. Pourquoi avons-nous peur de parler d’argent lorsqu’il s’agit de nos élus ?