Le Journal de Montreal

Inutile, l’assurance « décès accidentel »

Dire qu’il s’agit d’une arnaque serait excessif. Après tout, ça ne coûte souvent qu’une poignée de dollars par mois.

- Daniel Germain daniel.germain @quebecorme­dia.com

Je parle de l’assurance vie « décès accidentel ».

Pourquoi est-ce un produit financier à éviter malgré son coût dérisoire ?

PAYANTE MORT ACCIDENTEL­LE

Son nom le dit, il s’agit d’une assurance vie qui paie une indemnité lorsque le décès résulte d’un accident.

On peut souscrire une telle police, sans autre protection. Le plus souvent, ceux qui y adhèrent le font par l’intermédia­ire d’un « avenant », un extra rattaché à une police d’assurance vie temporaire. Ce type de protection est répandu dans les régimes d’assurance collective.

Si la mort survient après un face-àface en voiture, par exemple, l’assureur paiera davantage. Certaines polices peuvent bonifier l’indemnité encore plus si, par exemple, on expire son dernier souffle après un accident en transport collectif… Connaissez-vous bien des gens qui ont quitté ce bas monde après une fatale embardée d’autobus ?

« Ces contrats vont payer dans des circonstan­ces vraiment rares et ils prévoient de nombreuses exclusions. Un assuré peut décéder des suites d’un accident sans rien recevoir », souligne Caroline Désy, conseillèr­e en sécurité financière chez BGY services financiers intégrés.

Évidemment, cette option se paie par un surcroît de prime, pratiqueme­nt un cadeau à l’assureur. Notez quand même l’ironie. Avec un peu de chance, vous pourriez rendre l’âme de la bonne manière !

Avec un billet de loterie, les probabilit­és ne sont sans doute pas meilleures, mais si on gagne, on profitera du jackpot de son vivant.

LE BESOIN D’ASSURANCE

L’assurance vie n’est pas un jeu de hasard, elle répond à un besoin. Elle sert à garantir une protection financière à ceux qui dépendent d’un pourvoyeur, au départ de ce dernier. On doit évaluer ce besoin (en dollars) et souscrire une police qui paiera ce qu’il faut pour le combler, quelle que soit la raison du décès.

« Le besoin ne varie pas en fonction de la cause du décès, et on doit toujours privilégie­r le produit qui offre la protection la plus large », rappelle le planificat­eur financier Denis Preston.

Pour ce qu’elle en coûte, pourquoi se passer de l’assurance « décès accidentel » ? « Ce n’est pas bon du point de vue de la littératie financière ou de la finance comporteme­ntale. Les gens contracten­t des assurances inutiles.

Ça détourne l’argent qui pourrait servir à l’épargne et ça développe une mentalité de spéculatio­n », croit Denis Preston.

Alors, si le vendeur d’assurance vous offre un « p’tit extra avec ça », vous saurez quoi répondre.

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