Le Journal de Montreal

« Ça avait été intense toute la série »

En 1991, Martin Gélinas portait l’uniforme d’Edmonton

- Jonathan Bernier l∫ JBernierJD­M jonathan.bernier @quebecorme­dia.com

Trente et un ans à détester son voisin sans avoir l’occasion de le lui dire en pleine face, c’est long. À compter de ce soir, les Flames et les Oilers auront la chance de se parler dans le blanc des yeux en séries éliminatoi­res pour la première fois depuis 1991. Et si cette confrontat­ion est à moitié aussi intense que la dernière, on aura droit à tout un spectacle.

À l’époque, sept matchs avaient été nécessaire­s pour départager les deux rivaux de la division Smythe. Si on inclut le cinquième match, où Joe Nieuwendyk avait assuré la victoire des Flames dans un filet désert avec une seconde à jouer, quatre des sept matchs s’étaient terminés par l’écart d’un seul but, dont les deux derniers, conclus en prolongati­on.

« En 1991, c’était un style de jeu différent. C’était plus tough, plus physique. Ça avait été intense toute la série », s’est souvenu Martin Gélinas, alors porte-couleurs des Oilers, lorsque joint par Le Journal.

Probableme­nt pas aussi intense que la série opposant les Red Wings aux Blues, dans laquelle il s’était vu décerner 18 punitions majeures, mais on comprend que les deux formations ne s’aimaient pas.

« Que ce soit à Edmonton ou à Calgary, tous les matchs avaient quelque chose de spécial. De chaque côté, il y avait des partisans de l’équipe adverse qui se rendaient au match. Chaque fois, il devait y avoir 25 % de la foule qui était de l’autre ville. Ça mettait de l’ambiance », a indiqué celui qui occupe le poste d’entraîneur du développem­ent des joueurs des Flames, après neuf ans passés comme entraîneur adjoint.

LE MONOPOLE DE LA SMYTHE

Sans compter qu’à ce moment, le vainqueur des quatre confrontat­ions précédente­s avait poursuivi son parcours jusqu’en finale de la Coupe Stanley. Il faut dire que les Oilers et les Flames avaient le monopole de l’Associatio­n Clarence Campbell. Aucune autre formation de ce côté du tableau n’avait atteint la finale depuis les Canucks de 1982 (également une équipe de la section Smythe).

« Sortir de cette division-là, c’était difficile, a convenu Gélinas, champion de la coupe Stanley, un an plus tôt. Et là, en plus, c’était en première ronde. J’ai toujours dit que cette ronde-là était la plus dure, parce que c’est comme une jungle. Personne n’a envie de commencer son été aussi rapidement. »

D’ailleurs, avec 20 points de retard au classement, les Oilers n’étaient pas favoris contre leurs rivaux albertains.

« Ils avaient une bien meilleure équipe que nous », a soutenu l’homme de hockey originaire de Shawinigan.

UN MOMENT CÉLÈBRE

Il a fallu une performanc­e époustoufl­ante de 10 points, dont sept buts d’Esa Tikkanen pour en venir à bout. Le Finlandais avait joué les héros en inscrivant le but décisif en prolongati­on. Un tir des poignets qui venait couronner une soirée de trois buts et d’une passe.

Deux jours auparavant, le sixième match avait donné lieu à l’une des célébratio­ns les plus populaires de l’histoire de la LNH, celle de Theoren Fleury traversant la zone neutre à genoux avant de heurter la bande, couché sur le dos.

« Je m’en rappelle encore, a indiqué Gélinas. On était sur le banc, on le regardait aller. Ça nous a donné de l’énergie pour le match suivant. »

À Tikkanen plus qu’aux autres, manifestem­ent.

ENCORE DU JEU ROBUSTE

Encore une fois, Gélinas s’attend à ce que cette confrontat­ion soulève les passions. Et il ne serait pas surpris que le jeu physique ait préséance sur la finesse.

« On est construit gros avec de gros défenseurs, des (Nikita) Zadorov et des (Erik) Gudbranson. En avant, on a (Milan) Lucic et (Brett) Ritchie. On a de gros bonshommes qui ont déjà joué beaucoup de matchs dans la LNH, a-t-il énuméré. À Edmonton, ils ont deux canons qui peuvent faire une différence n’importe quand. Quand Connor McDavid part, il est difficile à arrêter. C’est sûr qu’on va avoir un mandat de les couvrir (Draisaitl et McDavid) de façon assez serrée. »

Cela dit, c’est peut-être plus devant le filet que la série va se jouer.

 ?? PHOTO D’ARCHIVES ?? Sur cette photo, Martin Gélinas (à droite) célèbre un but face aux Flames de Calgary en compagnie de Mark Messier, à sa première saison dans la LNH avec les Oilers d’Edmonton, en 1989.
PHOTO D’ARCHIVES Sur cette photo, Martin Gélinas (à droite) célèbre un but face aux Flames de Calgary en compagnie de Mark Messier, à sa première saison dans la LNH avec les Oilers d’Edmonton, en 1989.
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