Le Journal de Montreal

LE GROS ÉLÉPHANT GAUCHER DANS LA PIÈCE

- FRANÇOIS-DAVID ROULEAU Le Journal de Montréal

TULSA | Il y a un énorme éléphant dans la pièce à Southern Hills. L’absence de Phil Mickelson, champion en titre du tournoi phare de la PGA d’Amérique, brille par son absence.

Pour la quatrième fois depuis 1960, le vainqueur ne tentera pas de défendre son titre. Et ce n’est pas parce qu’il n’est pas en mesure de le faire, mais plutôt parce qu’il est empêtré dans un bourbier impossible.

Par souci d’espace, on ne remontera pas le fil du temps des fracas du gaucher de 51 ans. Mais depuis ses déclaratio­ns l’hiver dernier à propos de ses opinions sur la façon d’opérer le circuit de la PGA et ses allégeance­s au nouveau « circuit » LIV Golf, soutenu par le fond saoudien, et, par extension, le controvers­é prince héritier Mohammed ben Salmane, Mickelson s’est retiré de l’univers du golf.

Avec les contre-attaques du grand patron de cette nouvelle ligue, Greg Norman, et les échos des opinions divergente­s parmi les athlètes sur l’écosystème du monde du golf profession­nel, jamais n’avait-on observé une si grande polarisati­on.

BEAUCOUP D’ARGENT

Bien que de nombreuses vedettes aient dévoilé leur appui inconditio­nnel à la PGA, d’autres sont tentées de se lancer à la poursuite du grand trésor saoudien.

Pour changer l’écosystème en y faisant sa place, cette ligue promet littéralem­ent des coffres remplis d’or.

Selon les propos du chef de la direction de la PGA d’Amérique, Seth Waugh, la percée de fric provenant de l’extérieur changerait l’équation à jamais.

« Le circuit de la PGA est la propriété des golfeurs. Cela signifie que l’argent

encaissé leur revient. Si on y ajoute de l’argent, cela créera une nécessité pour modifier le flux. La dynamique changerait et je ne crois pas que ce serait bénéfique pour notre écosystème », a expliqué le patron qui marche main dans la main avec la USGA, le R&A, l’Augusta National, le circuit de la PGA et l’européen.

« Je ne sais même pas si c’est une ligue ou non, si elle s’appelle LIV Golf, PGL ou un autre nom, a-t-il ajouté, précisant aussi qu’il n’avait jamais été approché par les dirigeants étrangers. Mais cette structure est imparfaite. »

WOODS AIME L’HISTOIRE DU CIRCUIT

Tiger Woods a exprimé son opinion rapidement dans ce dossier. Il endosse le système actuel à 100 %, même s’il souhaite améliorer certains aspects. La superstar qui a changé le portrait de son sport depuis un quart de siècle n’est pas d’accord avec les propos de son compatriot­e Mickelson.

« Je suis engagé envers ce circuit. Je crois aux héritages, aux championna­ts majeurs, aux gros événements et aux comparaiso­ns aux faits historique­s. Il y a beaucoup d’argent dans notre univers, a expliqué celui qui a engrangé plus de 1,5 milliard $ US en carrière. Le circuit grandit et il fait face à ses défis comme les autres. »

Au-delà de ces divergence­s d’opinions, le « Tigre » est déçu de ne pas voir le champion en titre sur le parcours.

« C’est désolant. Ça devrait être une célébratio­n pour ce qu’il a réussi l’an dernier, a renchéri Rory McIlroy à propos de celui qui est devenu le plus vieux golfeur à remporter un tournoi majeur. C’était probableme­nt son dernier très grand moment. Il devrait être ici à célébrer cet exploit monumental. »

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PHOTO D’ARCHIVES Phil Mickelson, que l’on voit ici en janvier en Californie, ne défendra pas son titre au Championna­t de la PGA.

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