LE TEMPS QUI NE CHASSE PAS LA DOULEUR
Les membres de l’organisation étaient encore sous le choc hier
TORONTO | C’est au printemps que les feuilles tombent à Toronto, aiment se moquer ceux qui détestent les Maple Leafs.
Mais à voir la déception qu’affichaient encore les joueurs, près de trois jours après cette sixième élimination de suite au premier tour des séries, on peut se douter qu’ils ne trouvent pas cette boutade drôle du tout.
Car elle faisait encore mal hier, cette défaite in extremis encaissée samedi face au Lightning de Tampa Bay, dans un septième match chaudement disputé.
TOUT ÇA POUR ÇA
Les visages étaient longs au complexe d’entraînement de l’équipe à Etobicoke, où huit joueurs ont défilé devant les journalistes pour faire le post mortem d’une autre belle occasion manquée.
Elle s’ajoutait à celle de la saison dernière contre le Canadien, après quoi plusieurs avaient reproché aux joueurs des Leafs de ne pas avoir « l’instinct du tueur ».
Elle s’additionnait aussi aux séries de premier tour perdues en 2020, 2019, 2018, 2017, 2013 et 2004.
Mais celle-ci semblait particulièrement douloureuse.
Certes, perdre d’entrée face aux doubles champions de la coupe Stanley est moins gênant que de s’incliner devant une équipe qualifiée par la peau des fesses, contre qui ils menaient 3 à 1 (lire ici le Canadien l’an dernier).
Sauf qu’ils y croyaient, les Maple Leafs. Les 115 points récoltés en saison régulière constituaient un record de concession.
Auston Matthews avait inscrit 60 buts durant la campagne. Mitch Marner avait amassé 97 points. Et deux fois, les Leafs ont eu la chance d’en finir avec le Lightning.
DES CHANCES RARES
Parmi les joueurs les plus déçus hier se trouvait le vétéran Jason Spezza qui, à bientôt 39 ans, ne sait pas encore s’il poursuivra sa carrière.
« Je croyais sincèrement que nous avions l’équipe pour nous rendre loin cette année », a regretté l’attaquant, ironiquement posté sous les bannières qui commémoraient les coupes Stanley de Toronto.
« Ces chances, elles ne se présentent pas souvent. Alors c’est dur », a ajouté Spezza.
UNE ÉQUIPE DIFFÉRENTE
Le président de l’équipe a tout de même trouvé du bon dans cette énième défaite au premier tour.
Brendan Shanahan était frustré, certes. Mais il estime que « même si nous n’avons pas été capables d’éliminer le Lightning dans les matchs 6 et 7, j’ai vu une différente équipe et une différente approche [de celles du passé]. »
Ainsi, peu de nouveaux visages devraient faire leur entrée dans le vestiaire de Toronto la saison prochaine.
Mais le directeur général Kyle Dubas reconnaît tout de même qu’il est de sa responsabilité de trouver dans les prochains mois « les bonnes pièces pour aller de l’avant ».
Aller de l’avant et finalement briser cette malédiction qui suit les Leafs depuis presque 20 ans.
Ainsi que celle — de la coupe Stanley — qui les hante depuis bientôt 60 ans.