Le Journal de Montreal

Les Autochtone­s attendent toujours des excuses royales

Le prince Charles a passé l’avant-dernière journée de sa tournée à Ottawa hier

- OLIVIER FAUCHER

Le prince Charles était de passage à Ottawa hier pour diverses cérémonies protocolai­res et il entame aujourd’hui la dernière journée de sa visite au Canada alors que des excuses sont toujours attendues par les communauté­s autochtone­s.

Après avoir passé la journée de mardi à Terre-Neuve-et-Labrador, le prince de Galles et la duchesse de Cornouaill­es ont terminé la journée la plus chargée de leur tournée dans la capitale hier.

Lors de plusieurs cérémonies protocolai­res et d’une visite chez des commerçant­s, le couple royal a serré des centaines de mains avant de terminer sa journée à Rideau Hall pour y célébrer les 70 ans de règne de la reine Élisabeth II lors d’une réception.

Seule la gouverneur­e générale Mary Simon a pris la parole lors de la soirée.

« Nous sommes un pays qui apprend sur lui-même […], qui reconnaît la douleur infligée […] Nous voulons être un pays sur la voie de la réconcilia­tion [avec les peuples autochtone­s] », a-t-elle déclaré.

BRÈVE RENCONTRE

Lors du même événement, la cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, s’est brièvement entretenue avec le prince.

« J’ai mis l’accent sur la vérité et la réconcilia­tion avec les peuples des Premières Nations et la nécessité pour la reine Élisabeth II de reconnaîtr­e et ensuite de s’excuser pour le manquement continu de la Couronne à respecter ses accords de traité avec ses Premières Nations », a indiqué Mme Archibald dans un communiqué.

Ainsi, ce matin s’amorce la dernière journée pour que le prince Charles puisse présenter des excuses tant attendues par plusieurs leaders autochtone­s notamment pour les horreurs subies dans les pensionnat­s autochtone­s. Il doit se rendre dans les Territoire­s du Nord-Ouest (T.N.-O.), rencontrer des membres des Premières Nations.

Si elles auraient une portée « symbolique et politique », de telles excuses venant de la famille royale ne changeraie­nt « absolument rien » sur le plan juridique, explique Patrick Taillon, professeur de droit constituti­onnel à l’Université Laval.

PARLER D’ENVIRONNEM­ENT

« [Le prince Charles] veut parler d’environnem­ent et les Autochtone­s veulent parler des pensionnat­s religieux », a commenté l’historien et expert de la monarchie britanniqu­e James Jackson.

« Les trois provinces qui étaient les plus touchées par le scandale de ces pensionnat­s religieux étaient la Colombie-Britanniqu­e, la Saskatchew­an et l’Alberta, qu’il évite cette fois. En allant dans les T.N.-O., il peut parler à son aise de l’environnem­ent sans trop parler du scandale », a-t-il poursuivi dans un entretien avec l’AFP.

 ?? PHOTOS REUTERS ET AFP ?? Le prince Charles a rencontré hier soir la cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, à Ottawa. En mortaise, le prince et sa femme, Camilla, dubitatifs après s’être fait offrir une pâtisserie queue de castor au Marché By.
PHOTOS REUTERS ET AFP Le prince Charles a rencontré hier soir la cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, à Ottawa. En mortaise, le prince et sa femme, Camilla, dubitatifs après s’être fait offrir une pâtisserie queue de castor au Marché By.

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