Les Autochtones attendent toujours des excuses royales
Le prince Charles a passé l’avant-dernière journée de sa tournée à Ottawa hier
Le prince Charles était de passage à Ottawa hier pour diverses cérémonies protocolaires et il entame aujourd’hui la dernière journée de sa visite au Canada alors que des excuses sont toujours attendues par les communautés autochtones.
Après avoir passé la journée de mardi à Terre-Neuve-et-Labrador, le prince de Galles et la duchesse de Cornouailles ont terminé la journée la plus chargée de leur tournée dans la capitale hier.
Lors de plusieurs cérémonies protocolaires et d’une visite chez des commerçants, le couple royal a serré des centaines de mains avant de terminer sa journée à Rideau Hall pour y célébrer les 70 ans de règne de la reine Élisabeth II lors d’une réception.
Seule la gouverneure générale Mary Simon a pris la parole lors de la soirée.
« Nous sommes un pays qui apprend sur lui-même […], qui reconnaît la douleur infligée […] Nous voulons être un pays sur la voie de la réconciliation [avec les peuples autochtones] », a-t-elle déclaré.
BRÈVE RENCONTRE
Lors du même événement, la cheffe nationale de l’Assemblée des Premières Nations, RoseAnne Archibald, s’est brièvement entretenue avec le prince.
« J’ai mis l’accent sur la vérité et la réconciliation avec les peuples des Premières Nations et la nécessité pour la reine Élisabeth II de reconnaître et ensuite de s’excuser pour le manquement continu de la Couronne à respecter ses accords de traité avec ses Premières Nations », a indiqué Mme Archibald dans un communiqué.
Ainsi, ce matin s’amorce la dernière journée pour que le prince Charles puisse présenter des excuses tant attendues par plusieurs leaders autochtones notamment pour les horreurs subies dans les pensionnats autochtones. Il doit se rendre dans les Territoires du Nord-Ouest (T.N.-O.), rencontrer des membres des Premières Nations.
Si elles auraient une portée « symbolique et politique », de telles excuses venant de la famille royale ne changeraient « absolument rien » sur le plan juridique, explique Patrick Taillon, professeur de droit constitutionnel à l’Université Laval.
PARLER D’ENVIRONNEMENT
« [Le prince Charles] veut parler d’environnement et les Autochtones veulent parler des pensionnats religieux », a commenté l’historien et expert de la monarchie britannique James Jackson.
« Les trois provinces qui étaient les plus touchées par le scandale de ces pensionnats religieux étaient la Colombie-Britannique, la Saskatchewan et l’Alberta, qu’il évite cette fois. En allant dans les T.N.-O., il peut parler à son aise de l’environnement sans trop parler du scandale », a-t-il poursuivi dans un entretien avec l’AFP.